Hier, un mouvement national de grève a eu lieu et a impacté les écoles maternelles et élémentaires, y compris à Fontenay-sous-Bois, Vincennes et Saint-Mandé. C’est un droit absolu et il faut que chacun puisse faire entendre ses revendications. Je veux revenir aujourd’hui et lever les inquiétudes sur les mesures du projet de loi école de la confiance qui visent à lutter plus efficacement contre les inégalités dont souffrent les enfants et à rendre notre système éducatif plus performant.
Beaucoup d’informations erronées circulent sur les réseaux sociaux, ou sont propagées par différents moyens. C’est trop souvent le cas sur les sujets qui concernent l’éducation de nos enfants, avec par exemple l’infox sur les cours de sexualité à la rentrée dernière. L’éducation est un sujet sensible et une préoccupation légitime pour les parents. Il me parait donc essentiel de prendre le temps de revenir sur les fausses polémiques entretenues sur les réseaux sociaux et les tracts.
C’est faux. Les agents publics, comme tous les citoyens ont le droit d’avoir une opinion et cette loi, loin d’attaquer ce droit fondamental le renforce.
Ce qui est vrai : nous avons introduit un amendement à l’article 1 qui permet d’écrire noir sur blanc que la liberté d’opinion des fonctionnaires doit être garantie.
Le texte adopté à l’Assemblée précise ainsi dans son premier article que “par leur engagement et leur exemplarité, les personnels de la communauté éducative contribuent à l’établissement du lien de confiance qui doit unir les élèves et leur famille au service public de l’éducation” et renvoie explicitement à la loi du 13 juillet 1983 qui dispose que “aucune distinction ne peut être faite entre les fonctionnaires en raison de leurs opinions politiques, syndicales, philosophiques“.
L’école obligatoire à 3 ans est une mesure de justice sociale, et je suis sidéré que l’on puisse être contre cette mesure qui va justement bénéficier aux territoires et aux enfants les plus en difficulté.
Rendre l’instruction obligatoire dès 3 ans aura effectivement comme conséquence de demander aux communes de participer au financement des maternelles privées, comme c’est déjà le cas dans certaines communes et comme c’est déjà le cas partout pour l’école élémentaire privée.
L’État attribuera à chaque commune les ressources nécessaires pour compenser l’augmentation des dépenses. Nous avons par ailleurs introduit un amendement qui précise que la compensation financière accordée aux communes sera pérenne.
L’instruction obligatoire à 3 ans permettra de lutter plus efficacement contre les inégalités sociales. Il est tout simplement inacceptable qu’aujourd’hui encore, des jeunes arrivent au CP avec moins de chances que les autres : à 4 ans, un enfant défavorisé a entendu 30 millions de mots de moins qu’un enfant de famille aisée.
L’école est là pour remédier à ces inégalités et la rendre obligatoire à 3 ans c’est lui donner la possibilité de jouer pleinement son rôle auprès des 26 000 enfants qui ne sont pas scolarisés à 3 ans aujourd’hui.
C’est faux. Aucune école maternelle ne va être transformée en jardin d’enfants …
Ce qui est vrai : le texte prévoit une période de deux ans durant laquelle les jardins d’enfants pourront à titre exceptionnel dispenser l’instruction obligatoire. Cette mesure temporaire vise à permettre à ces jardins de bénéficier d’un délai pour adapter leur activité au nouveau contexte constitué par l’obligation d’instruction à 3 ans.
C’est faux. Ce que propose ce texte c’est de laisser la possibilité aux collectivités qui le souhaitent, avec consultation du rectorat, de travailler plus étroitement entre écoles et collèges via des “Etablissements Publics Locaux d’Enseignement des Savoirs Fondamentaux”. Cette liberté laissée aux territoires permet bien de maintenir dans ces nouveaux établissements toutes les écoles existantes.
Ce qui est vrai : ces établissement pourront regrouper, physiquement ou bien sous forme de réseaux, des classes de collège et des classes d’école. Il s’agit seulement d’une possibilité offerte aux territoires, quand ils jugent que c’est plus pertinent.
L’intérêt pédagogique de cette possibilité offerte est d’encourager les interactions entre les classes du premier et du second degré, et notamment d’assurer une meilleure transition entre le CM2 et la 6e. Cela pourra par exemple passer par des interventions d’enseignants de collège dans des classes de primaire, des co-interventions, des projets pédagogiques poursuivis sur plusieurs années …
Il ne s’agit ni de supprimer des postes, ni de proposer une éducation au rabais mais au contraire de permettre quand cela fait sens au niveau local, particulièrement en milieu rural, d’assurer un meilleur continuum entre primaire et collège. Rien d’obligatoire.
Des posts très alarmants circulent sur les réseaux sociaux de parents qui s’inquiètent de devoir l’année prochaine aller voir le principal du collège pour inscrire leur enfant en maternelle … C’est bien évidemment complètement faux.
Ce qui est vrai : dans les Etablissements d’Enseignement des Savoirs Fondamentaux (EESF), qui restent optionnels, il y aura toujours quelqu’un en charge de gérer chaque établissement. Quand plusieurs écoles seront associées au sein de l’EESF, il y aura toujours un responsable pour chaque site et par ailleurs un adjoint au chef de l’EESF qui sera en charge du premier degré. Quand il n’y a qu’une seule école, le directeur de l’école pourra devenir l’adjoint du principal d’établissement. Chaque école du réseau conserve donc un responsable de site.
A noter qu’il s’agit là uniquement des situations dans lesquelles les collectivités territoriales décideraient de créer un de ces Etablissements d’Enseignement des Savoirs Fondamentaux, et donc pas du tout d’une règle générale. Il est à noter enfin que, dans ce cas, le niveau de décharge de chacun des actuels directeurs d’école sera conservé tout comme son niveau indemnitaire.
C’est encore une fois faux, puisqu’il s’agit non pas de remplacer des professeurs mais au contraire de les épauler avec de futurs enseignants – qu’ils encadreront – et qui pourront ainsi se former de manière plus efficace avec une vraie expérience de terrain. Ces étudiants ne les remplaceront donc pas en cas d’absence et ne donneront pas non plus de cours à leur place.
Ce qui est vrai : ce dispositif permettra de mieux former les futurs enseignants et de renforcer l’attractivité du métier. Des étudiants pourront dès leur deuxième année s’approprier progressivement l’environnement scolaire et le métier d’enseignant avec un contrat de pré-professionnalisation de 3 ans. Ils seront pour cela rémunérés et pourront cumuler leur salaire avec leurs bourses d’étudiant.
Bien évidemment, les tâches confiées aux étudiants seront différentes en fonction de leur niveau d’avancement :
Par ailleurs, il est à noter que ces étudiants professeurs viennent renforcer les effectifs et ne sont pas puisés sur le stock existant d’assistants d’éducations.
Pour plus d’informations, je vous joins un document complet réalisé par le groupe parlementaire LaREM.