Les élections municipales se dérouleront les 15 et 22 mars prochains. A cette occasion, des centaines de milliers de femmes et d’hommes seront élu.es pour exercer les responsabilités de conseiller·e municipal·e, d’adjoint·e et de maire pendant six ans. Parmi eux, certains ont été auteurs de violences sexistes et sexuelles lors de précédentes fonctions. S’ils venaient à être légitimés par le suffrage, ils seraient confortés dans leurs pratiques délétères.
La vaste enquête #EntenduALaMairie a révélé la prégnance du sexisme au sein des conseils municipaux. Citoyennes, fonctionnaires territoriales, collaboratrices d’élus, journalistes et élues locales relatent des climats lourds, des propos déplacés, des regards insistants, du harcèlement, des agressions sexuelles et des viols. La presse s’est déjà fait l’écho de situations particulièrement graves, de Draveil à St-Nazaire, du Havre à Villeneuve-d’Ascq.
Il existe pourtant un moyen simple pour éviter de nouvelles victimes dans les six ans à venir : la prévention. Les appareils politiques font le choix d’investir ou non tel ou tel candidat et ainsi de couvrir ou non des pratiques déjà connues. Afin que les partis puissent constituer leurs listes, ville par ville, en écartant les candidats sexistes et responsables de violences, nous proposons aux femmes qui estiment avoir été victimes de témoigner des faits en écrivant aux partis. Une aide à la rédaction est à disposition sur cette page pour encourager la libération de la parole. Les victimes qui en ont besoin y trouveront également des ressources en matière de soutien juridique et psychologique.
Parce qu’un même agresseur s’en prend souvent à plusieurs victimes, nous devons nous unir afin que la peur change de camp. Nous demandons aux partis de respecter ces lettres, et surtout l’anonymat des personnes qui auront le courage de dénoncer des faits.
L’exigence de transparence et d’intégrité demandée à nos représentants doit aussi valoir pour leur capacité à ne pas exercer de violences. Il est temps pour les formations politiques de prendre leurs responsabilités pour garantir une ambiance de travail plus sereine dans les mairies, un fonctionnement plus apaisé de la démocratie locale et une plus grande sécurité pour les personnes victimes de violences.
Comme ce combat n’est pas seulement l’affaire des femmes, nous appelons toute victime ou témoin, chacune et chacun, à interpeller les candidats aux municipales et les partis politiques sur leur engagement à lutter contre toutes les violences faites aux femmes. La marche #NousToutes contre les violences sexistes et sexuelles du 23 novembre à Paris (14 heures à Opéra) sera aussi l’occasion de dire stop à ces violences.
Retrouvez la liste des signataires : tribune metoo