Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les ministres Madame,
Messieurs les Présidents de groupes,
Mesdames et messieurs les députés,
Il y a trois ans, le candidat Emmanuel Macron s’était engagé lors de la campagne présidentielle à créer un système universel de retraites par répartition et par points. Cet engagement, les candidats de la majorité aux élections législatives de juin 2017, l’ont réitéré. En démocratie, c’est le suffrage universel qui décide. Cela ne donne pas un « blanc-seing » à la majorité. Mais, ce suffrage l’engage à faire ce pour quoi elle a été élue.
On peut évidemment être contre le principe du système universel de retraites par points. On peut lui préférer un système par trimestres, avec 42 régimes, dont certains sont très déséquilibrés, qui obéissent à des règles très différentes, souvent inexplicables, parfois injustes. Parfois de plus en plus injustes avec les évolutions du temps, tout en allant cahin-caha dans la douleur, de rapetassage en rapetassage. Le conservatisme est une posture parfaitement autorisée.
Mais ce conservatisme et ces postures sont très souvent des impostures : car sous couvert d’une soi-disant solidarité, elles consistent à préserver des avantages devenus indus au détriment des autres. Ce n’est pas la conception de la justice sociale de cette majorité ; ce n’est pas notre conception de l’égalité.
Ceux qui défendent le statu quo, et ils ont parfaitement le droit de le défendre, racontent bien trop de calembredaines. Ils se payent de mots. Et ils se les payent sur le dos de ceux qui sont les moins bien traités par le système actuel : les agriculteurs, les artisans, les commerçants, qui travaillent très dur pour des pensions de misère, les femmes, qui travaillent dur pour des retraites inférieures à celles des hommes, et nos enfants, dont on attend qu’ils payent le moment voulu de bon cœur pour notre impéritie.
C’est typiquement ce genre d’injustice que le président de la République et les députés de la majorité se sont engagés à réparer. C’est ce genre d’avantages, ou de différences devenues incompréhensibles, que certains des signataires des motions de censure entendent préserver. Au nom de logiques politiques respectables, mais de mon point de vue convenues, et d’une vision du monde du travail, qui m’apparait souvent dépassée.
L’idée d’un système de retraite universel par points n’est pas nouvelle. Beaucoup de syndicalistes, d’intellectuels, d’économistes, de responsables politiques, de droite comme de gauche, s’y sont déclarés favorables.
Ce système par points fonctionne déjà – très bien d’ailleurs – dans le cadre de la gestion des retraites complémentaires. Comme beaucoup, nous avons vu dans cette idée le moyen de consolider la logique de solidarité et d’universalité qui est au cœur de notre pacte national.
Nous y avons vu l’occasion d’adapter notre système de retraites aux évolutions démographiques qui viennent, et qui en réalité sont déjà là, et aux nouvelles carrières qui viennent, et qui elles aussi sont déjà là ; d’en corriger les injustices criantes ; et de le rendre plus redistributif – parce que je ne connais pas de solidarité véritable sans effort de redistribution des plus riches vers les plus modestes. C’est notre modèle ; c’est notre histoire sociale. Cet héritage, nous en sommes fiers. Il nous appartient de le faire vivre et de le transmettre, non pas comme quelque chose d’immobile et d’intouchable, mais bien au contraire comme un ensemble vivant qu’il nous appartient de préserver.
Le discours intégral du Premier ministre ⤵️
Revoir les débats : https://www.facebook.com/LCP/videos/516296389315782/