Le jeudi 7 mai 2020, le Premier ministre Édouard Philippe a présenté avec six membres du Gouvernement les différentes mesures du plan de déconfinement. Je salue la responsabilité et la clarté du plan proposé en vue du déconfinement lundi 11 mai 2020. Ce plan n’est qu’une première étape, nos efforts doivent tenir dans la durée en veillant au respect des gestes barrières. Une vigilance particulière demeure notamment pour la région de l’Île-de-France où tous les départements sont toujours classés rouge.

Le Premier ministre a ouvert la conférence de presse en confirmant que le déconfinement débutera bien le 11 mai prochain.

Au vu des résultats sanitaires de ces derniers jours et par décision du Président de la République, la levée progressive du confinement pourra être engagée. C’est une nouvelle étape dans la lutte contre l’épidémie qui se fera de manière progressive jusqu’au 2 juin.

En effet, les résultats sont moins bons dans quelques départements et il y a deux cas particuliers dans ceux classés en rouges.

• Le nombre des cas demeure faible mais en augmentation à Mayotte, les services de santé ne doivent pas être davantage fragilisés sur ce territoire. Le déconfinement est donc retardé à Mayotte ;
• En Île-de-France le nombre de cas baisse mais moins vite qu’espéré, c’est pour cela qu’une discipline renforcée s’impose.

Il n’y aura pas de confinement obligatoire pour les personnes vulnérables après le 11 mai, même en Île-de-France. Mais les publics fragiles doivent continuer à observer dans toute la mesure du possible des règles de prudence très strictes.

En effet, le virus reste en circulation, nous pouvons faire en sorte de reprendre à minima une « vie normale ». Mais nous devrons vivre avec ce virus jusqu’à qu’un vaccin ou un traitement soient disponibles, ce qui n’est pas le cas pour le moment.

Présentation de la carte de déconfinement

Bien que les cartes parues les jours précédents ont pu soulever des inquiétudes, des espoirs, mais aussi des incompréhensions selon les couleurs (verte, orange ou rouge), celles-ci ne sont ni une punition ni une mauvaise note. La pression épidémique a certes baissé mais cette diminution cache parfois des disparités importantes selon les territoires.

Olivier Véran a indiqué que la situation en Île-de-France nécessite un maximum de vigilance.

Le ministre a également précisé quoi faire en cas des symptômes du Covid-19 :

• Agir: n’attendez pas que ça passe. Contactez immédiatement votre médecin, un médecin de garde ou le 15 ;
• Être accompagné et orienté: en cas de besoin et si nécessaire un test de dépistage sera prescrit, ils seront intégralement pris en charge par l’Assurance maladie. Si les symptômes s’aggravent, il ne faut surtout pas attendre, prévenez votre médecin ou le 15 ;
• Les cas contacts: ils seront directement joints par des agents des brigades. Si le risque est avéré, ils seront invités à rester à la maison en isolement. L’isolement peut également avoir lieu dans des hôtels.

Le ministre a ensuite affirmé que la France est prête pour tester massivement. La capacité de test est au niveau des besoins estimés. Par ailleurs, 100 millions de masques seront disponibles et distribués dès la semaine du 11 mai.

Pour finir, le Ministre de la Santé a incité les personnes atteintes d’autres maladies à reprendre le chemin des soins. Il a également insisté sur l’importance de la continuité des vaccinations obligatoires. Néanmoins, il a rappelé que les visites des personnes fragiles et des publics vulnérables doivent être limitées.

Les habitants d’Île-de-France doivent également limiter au maximum leurs déplacements, le télétravail dans les cas où cela est possible doit rester la règle.

Annonce d’une prime exceptionnelle pour les personnels des EHPAD

 Les soignants qui travaillent dans des EHPAD recevront une prime à hauteur de 1000 euros. Cette prime s’élèvera même à 1500 euros dans les départements les plus touchés.

La réouverture des écoles

Le Ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer a annoncé que 80 à 85 % des écoles rouvriront la semaine prochaine.

Cela implique qu’un peu plus d’un million d’élèves reviendront dans leurs classes avec 130 000 professeurs environ pour les accueillir.

Les enfants ne doivent pas rester sans contact physiquement avec l’école entre le mois de mars et le mois de septembre. La lutte contre le décrochage scolaire est l’une des priorités du Gouvernement puisque tous les élèves n’ont pas le même accès à la continuité pédagogique pendant le confinement.

• Lundi 11 mai, les écoles rouvriront pour les professeurs des écoles. Les enfants ne peuvent pas tous être accueillis en même temps afin de respecter les gestes barrières. Mais des publics prioritaires tels que les élèves décrocheurs et les enfants handicapés retourneront dans les écoles et cela est essentiel. Les collèges rouvriront dès le 18 mai dans les départements classés verts.

Les transports publics 

Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire a précisé que l’accès aux transports en commun sera réservé à ceux qui disposent d’une attestation employeur (notamment en heures de pointe).

Nous ne sommes que dans la première phase du plan de déconfinement et nous devons rester très vigilants jusqu’à la fin mai.

Les gestes barrières doivent être respectés y compris dans les transports en commun. Cela implique la mobilisation de toutes et tous. L’objectif est d’augmenter l’offre et de maîtriser la demande. C’est tout le sens des consultations menées ces dernières semaines par le gouvernement. L’offre sera augmentée à un minimum de 50% des capacités habituelles. En Île-de-France, l’offre s’élèvera même à plus de 75% dès lundi prochain. Certaines gares ou stations pourraient être fermés s’il est observé qu’elles sont surfréquentées.

Toutefois, la fréquentation doit être limitée à 15% de celle observée habituellement. Le seul moyen d’y parvenir c’est par la poursuite du télétravail.

Le trafic automobile sera également encadré : le covoiturage et les mobilités alternatives sont donc encouragées.

Concernant les déplacements interrégionaux, ils resteront aussi limités. Leur offre sera volontairement réduite, en passant de 7% de l’offre à 20 ou 30% le 11 mai, pour atteindre 40% fin mai. La capacité des trains sera donc divisée par 2.

Le port du masque dans les transports en commun sera obligatoire à partir de 11 ans dans les transports en commun. Des masques seront distribués en appoint pour ceux qui n’ont pas pu s’en procurer dans un premier temps. Du gel hydroalcoolique pourra également être mis à disposition. Une amende de 135 euros sera appliquée pour les contrevenants qui n’auraient pas de masques ou voyageraient sans réservation dans un train.

Déplacement dans un rayon de 100 kilomètres et nouvelle attestation

Christophe Castaner, Ministre de l’Intérieur a précisé que bien que la liberté de circulation soit rétablie, 20.000 policiers et gendarmes seront mobilisés afin de veiller au respect des consignes et gestes barrières dans les transports.

Une nouvelle attestation sera nécessaire en cas de déplacement à plus de 100 km « à vol d’oiseau » de son domicile. Les déplacements de plus de 100 km restent possibles dans son propre département.

La règle générale reste la fermeture des plages et des lacs. Mais il pourrait y avoir des dérogations du « cas par cas ». Les préfets pourront autoriser l’ouverture de ces lieux sur demande des maires qui devront présenter un dispositif pour garantir la distanciation physique dans ces espaces.

Les frontières restent fermées, c’est la règle. Un assouplissement progressif pourrait être envisagé en fonction de l’évolution de la situation sanitaire. Pour le moment, il n’y aura pas de quarantaine pour les habitants de l’espace Schengen. Les travailleurs transfrontaliers pourront continuer à circuler de manière exceptionnelle, comme depuis le début du confinement quand le télétravail n’est pas possible.

Moins de 6 % de verbalisations lors des contrôles.

Il y a eu un faible taux de verbalisation depuis le début du confinement. Il ne s’agit pas d’une logique punitive mais de veiller à que les mesures sanitaires soient respectées. C’est ensemble que nous vaincrons ce virus.

Plan de relance de l’activité économique

Le Ministre de l’Économie Bruno Le Maire a affirmé que nous traversons une situation économique d’une gravité sans précédent. Il a détaillé un plan de relance de l’activité économique.

Le premier enjeu de la reprise de l’activité économique le 11 mai, c’est la réouverture dans des conditions de sécurité sanitaire maximale de tous les commerces fermés depuis le 15 mars, à l’exception des lieux de convivialité comme les cafés, bars, restaurants, dont la date de réouverture sera annoncée fin mai. Cela implique la réouverture de 400.000 entreprises représentant 875.000 emplois.

Les centres commerciaux de plus de 40.000 mètres carrés pourront rouvrir après une autorisation préfectorale, excepté en Île-de-France où ils devront rester fermés.

L’État sera aux côtés des entrepreneurs avec notamment le maintien du fond de solidarité jusqu’à la fin du mois de mai, car le chiffre d’affaire des entreprises sera amputé des onze premiers jours du mois. Les charges sociales patronales seront totalement supprimées pour les mois de mars, avril et mai.

Des masques seront indispensables à la reprise économique. C’est pourquoi afin que les canaux de distribution soient les plus larges possibles ; les grands circuits de distribution seront mobilisés et la TVA sera à 5,5% pour tous ces masques, artisanaux et industriels.

Nous traversons une situation économique d’une gravité sans précédent.

Privilégier au maximum le télétravail  

Muriel Pénicaud, Ministre du Travail a appelé les entreprises à continuer au maximum à recourir au télétravail ou aux horaires décalés, particulièrement en Île-de-France.

La santé des salariés n’a jamais été et ne sera jamais une variable d’ajustement. Un protocole de déconfinement et divers documents d’intérêts sont disponibles sur le site internet du ministère.

Protocole national de déconfinement pour les entreprises

Fiches conseils métiers et guides pour les entreprises et les salariés

Lundi 11 mai sera le premier jour d’une phase nouvelle, qui demandera de la part de chacun de la discipline et de la responsabilité. Ce ne sera pas une vie totalement normale : le déconfinement progressif ne doit pas être la marque du relâchement de notre vigilance. Dans trois semaines, nous saurons si nous avons réussi à contenir l’épidémie ou si tous ces efforts auront été en vain. Des nouvelles mesures pourraient être prises avant l’été.

Restons donc vigilants et mobilisés ensemble !