Le Président de la République, Emmanuel Macron, a présenté le mardi 26 mai 2020, le plan de soutien à la filière automobile. Le plan prévoit plus de 8 milliards d’aides, d’investissements et de prêts afin de rendre l’industrie plus compétitive et décarbonnée.
Enjeu majeur du quotidien pour de nombreux Françaises et Français, le secteur de l’automobile représente 18% du chiffre d’affaires de l’industrie française. Néanmoins, les transports routiers représentent 30% des émissions de gaz à effet de serre et 38% des émissions de CO2. C’est pourquoi, la relance de l’automobile ne peut se faire sans considération de la transition écologique.
Alors que la filière automobile française représente 4 000 entreprises industrielles et 400 000 salariés, elle a été très frappée par la crise du covid-19 en raison de l’arrêt des usines et de la fermeture des concessions. Le Gouvernement estime que ce secteur a connu une baisse d’activité de 80%. Les prévisions actuelles du marché automobile font état d’une baisse du marché en 2020 d’au moins 20% au plan mondial et potentiellement de 30% en Europe. Il a donc décider d’effectuer un soutien de la filière afin de réussir en parallèle la transition écologique via le véhicule électrique et le véhicule autonome. L’objectif est de faire de la France et ce malgré la crise, l’un des pays les plus avancées dans les technologies du véhicule propre d’ici les 10 prochaines années.
1er objectif : renouveler le parc automobile français en faveur des véhicules propres
- A partir du 1er juin et jusqu’à la fin de l’année, le bonus écologique pour l’achat des véhicules électriques et hybrides rechargeables et la prime à la conversion des véhicules afin d’inciter les Français à se doter d’un véhicule propre ;
- Le bonus des véhicules électriques pour les particuliers est porté à 7 000 euros pour les véhicules d’un montant inférieur ou égal à 45 000 euros. Pour les flottes d’entreprises, le bonus est porté à 5 000 euros ;
- Un bonus de 2 000 euros est mis en place pour l’achat de véhicules hybrides rechargeables (VHR) pour les véhicules dont l’autonomie est supérieure à 50 km et d’un montant inférieur ou égale à 50 000 euros pour les particuliers ou les personnes morales ;
- Le critère de revenu pour la prime à la reconversion est élargi pour couvrir près de trois quarts de la population française : élévation du seuil de revenu fiscal de référence à 18 000 euros;
- Augmentation du montant des primes actuelles pour l’ensemble des ménages concernés à 3 000 euros pour l’achat d’un véhicule thermique et 5 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable ;
- Eligibilité à la prime à la conversion de la transformation d’un moteur thermique en un moteur électrique au même titre que l’achat d’un véhicule électrique d’occasion ;
- Accélération du déploiement des bornes électriques sur tout le territoire pour atteindre dès 2021 et non plus 2022, l’objectif de 100 000 points de recharge.
2ème objectif : investir et innover en France pour produire les véhicules de demain
- Les investissements financiers seront concentrés sur la modernisation des chaînes de production, la robotisation, la numérisation ou l’innovation écologique à hauteur de 1,5 milliards d’euros en subventions et en fonds propres ;
- Cet investissement ira aussi bien pour accompagner les entreprises sous-traitantes de la filière (600 millions d’euros) que pour soutenir la R&D et l’innovation (150 millions d’euros) ou encore pour la création d’un fonds de soutien aux investissements afin d’accélérer la diversification, la modernisation et la transformation écologique (200 millions d’euros) ;
- Soutien public dans les usines de fabrication de batteries électriques pouvant aller jusqu’à 850 millions d’euros.
3ème objectif : soutenir les entreprises en difficultés et protéger les salariés
- Les aides comme l’activité partielle seront prolongées pour les usines de ce secteur ;
- Des plans de formation et de soutien à l’apprentissage seront mis en place pour former aux nouvelles compétences liées à la réalisation, la conception et la fabrication de véhicule propre.
4ème objectif : des contreparties importantes demandées à la filière automobile dans la transition écologique
- La stratégie de développement de l’industrie automobile et de sortie de crise doit obligatoirement être tournée vers la transition environnementale. Ainsi, l’objectif est que d’ici 2025, la production de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hybrides sera de l’ordre d’un million ;
- Une charte d’engagement sur les relations entre clients et fournisseurs au sein de la filière afin de renforcer les bases d’une relation équilibrée entre donneurs d’ordre et sous-traitants ;
- Relocaliser les activités stratégiques de recherche et de production à forte valeur ajoutée en France.
Si notre société au XXIème siècle ne peut se concevoir aujourd’hui sans la voiture, je suis persuadé que son utilisation doit être profondément diminué et réinventé. Nous ne pouvons plus, aussi bien pour nous que pour les générations futures, être à l’origine d’autant d’émissions de CO2 et de gaz à effet de serre alors que de moyens alternatifs existant déjà aujourd’hui même s’ils peuvent être encore améliorés : vélo et transports en commun.
Pour finir, toutes ces mesures prises dans le secteur automobile doivent pouvoir profiter à toutes et tous et non aux populations les plus aisées, déjà plus avantagées. L’automobile ne doit pas devenir un produit de luxe.