En guise de propos liminaires, Franck Lirzin nous a présenté des graphiques issus des travaux du GIEC montrant que la concentration en CO2 n’a jamais été aussi élevée, ce qui entraine une augmentation globale de la température sur la planète. La fréquence des crises climatiques ne va aller qu’en augmentant, transformant ainsi notre habitat et notre mode de vie (pluies torrentielles, canicules, incendies …). Et quand bien même nous diminuerions nos émissions dès aujourd’hui, les effets ne s’en feront sentir qu’à l’aube de l’année 2050. D’après les projections établies notamment par le GIEC, il est probable que nous devrions faire face à des épisodes de crise climatique semblables à la canicule de cet été tous les deux ou trois ans.
La croissance démographique à venir va nécessiter de poursuivre l’effort de construction de logements, dans un monde où la majorité de l’humanité habite en milieu urbain. Or, le processus de production du béton est fortement émetteur en CO2 et consommateur en eau.
D’autres potentiels dangers liés à cette concentration urbaine dans un monde en plein changement climatique ont été évoqués : les risques pour la santé avec l’apparition de maladies tropicales, les tornades, la montée des océans avec pour conséquence la salinisation des nappes phréatiques, les pluies éclairs et les risques d’inondations qu’elles entrainent, ou encore les îlots de chaleur urbains (ICU). Le principal danger de ces évènements repose sur leur imprévisibilité.
Il est raisonnable d’estimer que le climat va migrer d’environ 300 km au nord tous les dix ans. Ainsi, Paris se retrouvera prochainement avec un climat similaire à celui de la cité phocéenne, mais sans la présence de la mer. Le nœud du problème repose sur la conception même de la ville, de part notamment sa structure et les matériaux de construction utilisés, qui risque d’amplifier le ressenti des épisodes de forte chaleur. Paris a été construite comme aclimatique, c’est à dire sans adaptation à un climat particulier, en raison du caractère tempéré. Les immeubles hausmanniens, sans volets et avec leurs toitures en zinc, en sont le parangon.
De nombreuses pistes d’adaptation ont été évoquées, tels que les toits végétalisés ou l’utilisation de peintures claires.
Concernant les communes aux alentours, les dangers sont les inondations (notre circonscription n’est pas concerné) et les risques liés à la nature du sol, en particulier les sols argileux : on note une forte augmentation de l’apparition de fissures sur les pavillons dans certains secteurs notamment à Fontenay-sous-Bois ces dernières années. Cela s’explique par la présence de sols argileux, mis à mal par les fortes chaleurs et les pluies et des fondations inadaptées fondations. A ce titre, j’ai tenu à souligner la détresse des habitants de la circonscription résidant rue Émile Zola à Fontenay-sous-Bois, où la forte fréquentation de la rue par de trop nombreux véhicules, dont certains particulièrement lourds, entraine l’apparition de fissures dans les habitations, en raison du sol argileux.
Si les éléments à notre disposition ne sont guère encourageants, il ne faut pas perdre de vue que l’État travaille sur ces problématiques depuis de nombreuses années.
Une solution unique n’existe pas, chaque plan a besoin d’être murement réfléchi, et tous les aspects du problème examinés.
Bien entendu plusieurs solutions ont déjà été expérimentées : les rues plantées, notamment par des arbres type platane permettent un vrai rafraîchissement du climat. De même, les cours des immeubles peuvent fonctionner comme les patios des immeubles des villes méditerranéennes.
A contrario, les solutions individuelles s’avèrent souvent contre-productive, à l’expie de la climatisation. Ainsi, l’installation de climatisations a doublé en France au cours des cinq dernières années. Chaque climatiseur va refroidir une pièce pour rejeter l’air chaud dehors. A Paris, l’installation massive de climatiseurs pourrait faire augmenter de 2 à 4 degrés la température de la ville. De plus, les gaz réfrigérants présent dans ces installations est 2000 fois plus polluant que le CO2.
Un élément central restera le besoin de transparence dans le pilotage de ces projets, afin que chacun puisse s’impliquer à son échelle car, ne l’oublions pas, nous sommes tous concernés.
Franck Lirzin est Saint-Mandéen. Il est diplômé de l’Ecole Polytechnique, où il a été major de sa promotion en 2003, ainsi que de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Ingénieur des mines, spécialiste des question économiques, financières et monétaires, il a travaillé dans différents ministères, entreprises et administrations.