Fin de séance. Il est 3 heures du matin ce samedi 19 novembre et nous venons de finir nos travaux sur le projet de loi d’organisation et de programmation du ministère de l’intérieur (LOPMI). Un texte majeur de ce début de quinquennat qui témoigne de notre volonté de piloter nos politiques publiques de police et de gendarmerie dans la durée et de renforcer notre action afin de garantir la sécurité des Françaises et des Français. Grâce à ce texte, nous adoptons la hausse des budgets affectés au ministère de l’Intérieur de 15 milliards d’euros, nous ouvrons le recrutement de 8500 agents de police et gendarmes supplémentaires, la création de 200 brigades de gendarmerie. Nous renforçons notre politique de lutte contre la cybercriminalité, contre les violences conjugales, sexistes et sexuelles ainsi que la garantie de l’effectivité des droits des victimes.
Après les examens du budget avec les différents projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale pour 2023, ce texte a grandement occupé notre assemblée au cours des dernières semaines. Les débats ont été longs, parfois âpres, mais ils sont les témoins d’un Parlement qui fonctionne, contrairement à ce que l’on peut entendre ou lire dans certains médias. Notre démocratie est bien vivante et ne demande qu’à ce que chacun s’y intéresse de près. Les difficultés du quotidien et les inquiétudes légitimes que l’on peut avoir au regard du contexte international ne doivent pas nous faire oublier les valeurs sur lesquelles notre République s’est construite par ailleurs.
A ce titre, deux sujets majeurs ont tout particulièrement retenu mon attention ces derniers jours. Tout d’abord, l’accueil du navire Ocean Viking à Toulon avec à son bord plusieurs centaines de personnes, des hommes, des femmes, des enfants qui au péril de leurs vies ont décidé de fuir leurs foyers et leurs pays. Dans une époque où le sujet des migrations est instrumentalisé par les populistes en tout genre, nous devons assumer d’agir avec nos convictions. D’abord, à ces personnes, nous devons le secours et l’accueil. Nous devons ensuite aux Français la vérité et des discours d’explication sur les flux migratoires que nous connaissons aujourd’hui. A l’extrême-droite, enfin, qui propose de laisser ces personnes mourir dans la Méditerranée plutôt que de les accueillir lorsqu’elle affirme qu’ils n’ont qu’à faire demi-tour. Nous ne devons qu’une seule chose, poursuivre le combat politique pour la défense des valeurs de notre République, des valeurs de la patrie des droits humains. Il y a quelques années, j’avais publiquement regretté que notre pays n’accueille pas les bateaux de SOS Méditerranée. Aujourd’hui, je suis soulagé de voir l’État français porter secours à ces personnes qui n’ont plus rien et qui ont traversé la mer en prenant les plus grands risques. En la matière, posons-nous toujours la question de savoir ce que nous ferions si nous avions à connaître les réalités auxquelles ces personnes ont été confrontées.
Le deuxième sujet concerne les travaux que nous menons actuellement pour constitutionnaliser le droit à l’avortement. Plusieurs textes issus des oppositions et de la majorité souhaitent aujourd’hui apporter une protection juridique plus forte à ce droit en l’intégrant à notre Constitution. Dans une époque où les droits des femmes sont toujours plus attaqués partout à travers le monde, cette avancée aurait le mérite de protéger durablement le droit à l’avortement en France et, de ce fait, de protéger plus largement les droits des femmes et de renforcer notre diplomatie féministe. C’est aussi un outil au service de toutes celles et tous ceux qui se battent pour ces droits en Europe et à travers le monde. Co-rapporteur au sein de la Délégation aux droits des femmes avec ma collègue Marie-Noël Battistel sur les différentes propositions de loi que nous avons à débattre sur le sujet, je tiens toutefois à rappeler qu’au-delà de la constitutionnalisation du droit à l’avortement, le combat pour l’accès à l’IVG dans tous les territoires en France demeure un combat d’actualité que nous devons mener !
Je terminerai ces quelques lignes en vous tenant informés des suites du rapport sur la filière économique du vélo en France que j’ai rendu en février dernier. Après plusieurs mois de travail, les acteurs du vélo, sous l’égide de l’APIC, ont présenté les résultats des états généraux de la filière vélo ce mardi 15 novembre à Bercy. Les choses bougent et, dans la foulée du comité interministériel sur le vélo qui sera lancé dans quelques jours, la filière devrait également voir le jour. Je ne peux que me réjouir de voir ce dossier avancer tant il représente un enjeu important pour nos mobilités, nos politiques d’emplois, nos politiques environnementales et de santé. Dans la foulée de cette journée, j’ai été heureux de participer avec mon équipe à l’organisation de la première journée dédiée au développement de la pratique du vélo à l’Assemblée nationale le 16 novembre dernier. Il y a encore un an, je n’aurai jamais cru cela faisable. Comme quoi, il ne faut jamais lâcher et toujours chercher à avancer.