Carnet de législature #5

Janvier 2023

Minuit. Nous basculons dans une nouvelle année. 2023. De quoi sera-t-elle faîte, nous ne le savons pas encore. Nous connaissons les défis qui sont devant nous. Nous sommes prêts à les relever. Enfin, je le pense. Pour cela, nous devrons être solidaires, déterminés, inventifs et optimistes. Courageux, aussi, tant certains défis impliquent de changer nos modes de vie, nos habitudes. Mais le changement a du bon, il est important de toujours avancer.

Au moment où cette nouvelle année commence, arrêtons-nous un instant sur l’année qui vient de s’achever. Dans une société où l’immédiateté est devenue la règle et où l’émotion supplante bien trop souvent la réflexion, regardons les enseignements que nous pouvons en retenir. Les événements, les choses, les rencontres qui nous ont marqués. Pour ma part, et de manière non exhaustive, je retiendrai trois images de cette année 2022.

La première, c’est le visage de Mahsa Amini. C’est le courage des Iraniennes, de ces femmes, qui en retirant leurs voiles, en levant leurs bras et en élevant leurs voix, ont décidé de s’attaquer à l’obscurantisme des religieux fondamentalistes qui tyrannisent leur société depuis plusieurs décennies. Cette révolte, elles la mènent au prix de leurs vies pour leur liberté, pour leurs droits. Leur combat, nous en sommes pleinement solidaires. Au demeurant, leur message est d’une puissance universelle particulièrement forte. Il nous rappelle l’importance du combat pour les droits des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes que nous devons mener partout à travers le monde. Un combat majeur de notre époque. Une grande cause nationale, une grande cause mondiale.

La deuxième, c’est la photo de femmes et d’hommes sur un radeau de fortune au Pakistan lors des inondations qui ont touché le pays en août dernier. Plus de 30 millions de personnes touchées et plus de 1700 tuées, dont 500 enfants. Ces inondations, au même titre que les incendies ou les épisodes de sécheresses sans précédent que nous avons connus au cours de la dernière année sont les conséquences directes du réchauffement climatique. Ce n’est pas une surprise tant nous sommes prévenus depuis de nombreuses années par les scientifiques du GIEC. Le temps n’est plus aux grands discours mais à l’accélération de notre action, à tous les niveaux et de la part de tous les acteurs, dans tous les pays. L’urgence climatique est aujourd’hui une réalité et notre action collective est encore bien trop timide au regard de l’enjeu auquel nous sommes confrontés. Ce n’est pas dans dix, quinze ou vingt ans qu’il faudra se réveiller, au moment où des territoires entiers de notre planète seront devenus invivables ou recouverts par les eaux. C’est maintenant qu’il nous faut agir beaucoup plus vite, beaucoup plus fort.

La troisième image, c’est celle de Matvee, un petit garçon Ukrainien à la doudoune bleue tenant dans sa main une petite voiture, elle aussi bleue, le regard perdu dans celui de la directrice régionale Europe et Asie centrale de l’UNICEF, Afshan Khan. Il a fui Kharkiv avec sa mère qui raconte : « il a peur, il n’a pas dormi. Les attaques sont venues trop près, à deux maisons, il y avait une bombe. Il était temps de partir». 2022 a été marquée par le retour de la guerre sur le continent européen. Des milliers de victimes, des millions d’Ukrainiens réfugiés dans les pays voisins. Beaucoup de femmes et d’enfants. Je tiens ici à remercier Bogdan et les jeunes bénévoles de l’UNICEF pour l’exposition particulièrement forte qu’ils ont organisée en avril dernier à Vincennes pour nous sensibiliser collectivement sur la situation que vivent les enfants ukrainiens actuellement. Le Journal du dimanche dans sa dernière édition de l’année 2022 titrait « Jusqu’où doit-on soutenir l’Ukraine ? ». Jusqu’au bout, nous le devons ! Jusqu’au bout parce qu’il s’agit d’un peuple attaqué, martyrisé et envahi par une puissance tyrannique voisine, la Russie. Jusqu’au bout parce qu’il en va de la défense de nos valeurs humanistes, démocrates, pacifistes et progressistes européennes.

Ces quelques images de 2022, je souhaite qu’elles continuent d’habiter nos pensées, nos réflexions, nos débats, nos actions en 2023. Parce que derrière elles il y a des vies, des histoires, des drames que nous ne devons pas oublier. Parce que derrière chacune de ces images et de ces visages il y a la dure réalité des combats que nous devons mener. Les droits des femmes. La lutte contre le réchauffement climatique. La construction de la paix, de l’Union européenne, la défense des droits humains. Autant de combats que je nous souhaite de continuer à porter collectivement en 2023, au-delà de tous les débats politiques que nous aurons. Essayons de ne pas oublier certains idéaux essentiels à notre vivre ensemble et à la construction de notre futur. Ne les laissons pas lettres mortes en ne faisant que les proclamer : défendons-les partout, convoquons-les dans nos ambitions, mobilisons-les avec responsabilité, pragmatisme et réalisme dans nos actions.

Au moment de commencer cette année 2023, permettez-moi de vous adresser à vous et vos proches mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année que je nous souhaite collective, solidaire, tournée vers l’avenir et source d’optimisme. Ensemble, continuons de porter nos valeurs communes et d’écrire notre histoire.