Ffd4 : une étape majeure de la mise en œuvre de l’Agenda 2030
La 4ème conférence onusienne sur le financement du développement (FfD4), constitue une étape importante de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable. Elle intervenait dix ans après la conférence d’Addis-Abeba dans un contexte de crises multiples et interconnectées : politiques, environnementales, financières et sociales.
Sous l’égide des Nations Unies, la conférence visait à renouveler les engagements internationaux en matière de financement des objectifs du développement, à travers des solutions concrètes, inclusives et innovantes. Lors du segment officiel d’ouverture, auquel j’ai pu participer aux côtés du Ministre délégué chargé de la Francophonie et des Partenariats internationaux, Thani Mohamed-Soilihi, le Président de la République, Emmanuel Macron a pu rappeler l’attachement de la France au multilatéralisme, à notre système d’aide publique au développement et à une réforme inclusive du système financier (notamment de la gestion de la dette), ainsi que sa volonté de reconstruire un nouvel équilibre respectueux des intérêts et de la souveraineté de chaque pays.
La France est notamment cheffe de file de la coalition mondiale dite « 4P » : le pacte pour la prospérité, les personnes et la planète. Cette coalition de plus de 70 pays vise à promouvoir une architecture financière internationale plus juste et efficace.
El Compromiso de Sevilla
Après un an de négociations, la déclaration politique officielle « El Compromiso de Sevilla – Le Compromis de Séville » a été présentée le 3 juillet et sera transmise à l’Assemblée générale des Nations Unies pour adoption sous forme de résolution.
La déclaration présente plusieurs avancées notables, avec l’inclusion de priorités portées par la France telles que la lutte contre la corruption, la réforme de l’architecture financière internationale, l’intégration des enjeux climatiques et de développement, la promotion d’une finance privée responsable et l’égalité de genre. Elle se distingue également par la mise en place de dispositifs de suivi clairs, centrés sur la redevabilité et la mise en œuvre, ainsi que par un accent affirmé sur la solidarité internationale et le recours à des contributions innovantes, notamment via la fiscalité climatique. Toutefois, certaines limites subsistent : la suppression des références aux énergies fossiles, malgré le soutien de nombreux pays, illustre les compromis difficiles. Les divisions persistantes au sein de l’Union européenne et l’absence des États-Unis affaiblissent la portée de l’accord. Par ailleurs, les discussions sur la dette souveraine n’ont pas abouti à un mécanisme opérationnel, malgré quelques avancées symboliques, et la place du secteur social demeure marginale, avec peu d’engagements contraignants de la part des institutions financières internationales.
Préserver nos systèmes de solidarité et de santé mondiale
Cette conférence onusienne a ainsi été le théâtre de négociations importantes sur les mécanismes de financement du développement et de la solidarité internationale. A ce titre, j’ai notamment pu échanger successivement avec Rémi Rioux, le directeur général de l’Agence française de développement, Anne Claire Amprou, notre ambassadrice pour la santé mondiale, ou encore Ruth Kagia, envoyée spéciale du Partenariat mondial pour l’Education et ancienne conseillère du Président du Kenya, Uhuru Kenyatta. J’ai pu y défendre la proposition de loi organique que j’ai déposée aux côtés de plus de soixante-dix de mes collègues parlementaires, visant à pérenniser notre système de financement de la solidarité internationale par les taxes dites de solidarité : sur les billets d’avions, le kérosène, les transactions financières ou bien encore sur les boissons sucrées type soda.
Défendre les droits et santé sexuels et reproductifs
Ce sommet a également été l’opportunité de présenter sous formes de deux side- events officiels, le nouveau rapport de l’EPF « The Next Wave : How religious extremism is regaining power ». Cet état des lieux documente l’accélération de l’expansion financière des mouvements œuvrant à démanteler des décennies de droits sexuels et reproductifs durement acquis à travers l’Europe. Il met notamment en avant la position inattendue de la France comme 2ème pays de l’Union européenne dans lesquels ces mouvements perçoivent le plus de financement.
Nous avons notamment pu en parler avec le SEDRA-FPE (planning familial espagnol) et la coalition parlementaire espagnole sur les droits et santé sexuels et reproductifs.
Le dernier jour de ce déplacement a été consacré à la tenue du 2ème comité exécutif de l’EPF qui s’est déroulé au Congrès espagnol. Composé d’une dizaine de mes collègues européens, nous avons pu dresser un bilan des actions portées par l’EPF et établir notre feuille de route pour l’année à venir.