
Ont pris part à la table-ronde :
Je vous invite à retrouver le guide de la candidate élaboré par Elles aussi.
Mon intervention :
Madame la présidente de la délégation aux droits des femmes,
Mesdames et Messieurs, les représentants du monde associatif ;
Chères collègues ;
Le 29 avril 1945, les Françaises votaient pour la première fois. 80 ans plus tard, nous devrions pouvoir parler d’un pouvoir réellement partagé. Pourtant, selon le dernier Index de féminisation du pouvoir que vous avez publié chez Oxfam, les femmes représentent encore moins d’un tiers des personnes exerçant réellement le pouvoir dans notre pays, et seulement une maire sur cinq. Si, depuis 25 ans, notre droit n’a cessé de progresser pour ouvrir et garantir l’accès des femmes à la décision politique, force est de constater que la féminisation du pouvoir stagne et se heurte à des réflexes sexistes encore bien ancrés, y compris au niveau local.
C’est pourquoi nous avons souhaité aller plus loin, en s’attaquant aux trois versants de la fonction publique. La loi du 19 juillet 2023 a renforcé l’accès des femmes aux responsabilités dans la fonction publique. La prochaine étape décisive concerne la parité dans les cabinets ministériels. Cette seconde disposition devrait entrer en vigueur ce 1er janvier et nous regarderons sa mise en application avec grande attention parce que c’est une juste mesure pour l’amélioration de la décision politique. Rappelons-le, l’égalité ce n’est pas la charité. C’est un impératif de toute démocratie.
Nous nous sommes également attachés à travailler sur les conditions mêmes de l’engagement politique local. La loi visant à harmoniser le mode de scrutin aux élections municipales permettra de généraliser le scrutin de liste, de mettre fin au panachage qui invisibilise les femmes, de garantir l’alternance femmes-hommes y compris sur les listes incomplètes, et d’assurer enfin qu’en 2026 toutes les communes de France soient soumises aux mêmes exigences de parité. Cette réforme permet de sécuriser les parcours, de construire des équipes municipales cohérentes et de lutter contre les mécanismes d’exclusion encore très présents dans les petites communes.
Pourtant, nous continuons d’entendre les mêmes objections que celles que l’on opposait aux lois de parité au début des années 2000 : « je ne trouve pas de femmes », « c’est compliqué », « cela bloque la carrière politique d’un homme » ou encore « on ne peut pas imposer ces règles aux petites communes ».
A l’aube des prochaines élections municipales, à l’heure où les freins culturels et les cyberviolences continuent d’écarter les femmes de l’engagement politique, comment faire en sorte que ces avancées législatives ne restent pas de simples obligations juridiques mais impulsent une réelle dynamique au niveau local ?
Je vous remercie.