Le vélo peut nous permettre de relever un certain nombre des défis de notre société : encombrement de la voirie, pollution de l’air, transition écologique et sobriété en carbone, mais aussi attractivité des centre villes, y compris dans les territoires ruraux, stress croissant, recherche de bien-être et nécessité de développer l’exercice physique…
Pour passer de 3% à 9% de part modale en 2024, il faut être volontariste et ambitieux. Ce plan vélo l’est résolument.
Un fonds d’investissement est doté de 350 millions d’euros, soit 50 millions par an pendant 7 ans, dans le but de cofinancer avec les collectivités locales des infrastructures pour assurer la continuité des pistes cyclables, telles que des ponts ou des tunnels au niveau de rocades ou d’échangeurs d’autoroutiers.
“De nombreux territoires ne bénéficient pas encore d’un réseau structurant de pistes cyclables, permettant un déplacement en vélo fluide et sûr”, selon le gouvernement. L’ademe lance également un appel à projet pour accompagner les collectivités locales qui le souhaitent dans leur politique de mobilités actives.
Le code de la route, conçue à l’origine pour la voiture, doit être adapté aux autres modes de déplacements y compris les modes actifs. Pour renforcer la sécurité des cyclistes sur les pistes, des “sas vélo” seront réalisés devant chaque nouveau feu tricolore installé dans les agglomérations à partir du premier semestre 2019. C’est-à-dire la réservation d’un espace en amont du feu pour permettre l’identification des cyclistes par les véhicules motorisés. Par ailleurs, le double sens cyclable en agglomération sera généralisé sur les routes limitées à 50 km/h, contre 30 km/h actuellement, en prenant en compte la dangerosité. Le plan prévoit également l’autorisation pour les cyclistes de porter des dispositifs d’éclairage non éblouissants, alors que le code de la route ne l’autorise pas actuellement.
Chaque année 300 000 ménages sont victimes d’un vol de vélo en France. Ce phénomène est identifié comme l’un des premiers freins à la pratique régulière du vélo.
Le gouvernement demande à la SNCF et aux collectivités locales de construire davantage de stationnements sécurisés pour les vélos, notamment autour des gares. A partir de 2019, la réalisation de places de stationnement lors de la construction d’immeubles de bureau ou d’habitation sera prescrite. Par exemple, dans les bâtiments à usage industriel ou tertiaire, les aménagements devront permettre le stationnement pour les vélos d’au moins 15 % des salariés accueillis simultanément dans le lieu.
Le plan vélo propose la généralisation du marquage des vélos vendus par les professionnels. Chaque bicyclette neuve devra, à compter de 12 mois après la promulgation de la loi, porter un numéro d’immatriculation pour aider les forces de l’ordre à retrouver les vélos en cas de vol. Pour les vélos d’occasion, l’obligation prendra effet 24 mois après la promulgation de la loi.
L’enjeu est de placer le vélo au même niveau que la voiture et les transports en commun comme moyen de se rendre au bureau. L’IKV, le dispositif d’indemnité kilométrique vélo, jugée trop compliquée pour les entreprises par Matignon, est remplacé par un “forfait mobilité durable“: les employeurs pourront contribuer aux frais de déplacements domicile-travail à vélo de leurs salariés, pour un montant pouvant aller jusqu’à 400 euros en franchise d’impôt et de cotisations sociales. Ce forfait restera facultatif. L’État, en tant qu’employeur montrant l’exemple, va mettre en place ce forfait pour un montant de 200 euros pour tous les agents de la fonction publique d’Etat à partir de 2020.
Le vélo sera aussi intégré dans le barème fiscal permettant rembourser des frais de déplacement professionnel. De plus, les frais engagés par les entreprises mettant en place une flotte de vélos pour leurs salariés seront en partie déduits de leur impôt sur les sociétés à partir de 2019.
Le plan prévoit la généralisation, à horizon 2022, du dispositif “Savoir rouler”,dans les écoles primaires. L’objectif est que chaque enfant sache pédaler et connaisse les règles élémentaires du code de la route à son entrée au collège. Le gouvernement propose également le déploiement de plans de “mobilité scolaire”à partir de 2019, pour sécuriser les trajets des élèves entre leur domicile et leur établissement scolaire, notamment lorsqu’ils sont faits à vélo.
L’objectif du gouvernement est de mettre en place ces mesures le plus rapidement possible. Certaines seront applicables dès 2019, d’autres en 2020.Son succès reposera sur la mobilisation de tous les acteurs de terrain : collectivités, entreprises, associations. « Ce plan est un point de départ d’une dynamique collective. » pour Élisabeth Borne.