Cela implique que nous agissions et que nous changions nos comportements. Une telle action n’est pas forcément populaire, nous le savons, mais nous le faisons pour préserver notre planète et l’avenir des prochaines générations. Il ne faut jamais perdre de vue cette finalité. C’est pour cette raison que je veux revenir ici sur différentes mesures que nous avons adoptées dans le budget de l’Etat pour l’année 2019 et qui font débat.
En favorisant une convergence fiscale entre les carburants (diesel et essence) et cela afin de lutter efficacement contre le réchauffement climatique. Cette tendance s’étalera durant tout le quinquennat. Cette décision est difficile à entendre, nous le savons, mais elle est entièrement justifiée les transports étant la première source émettrice de gaz à effet de serre. Aussi, notre objectif est d’inviter les Français à moins recourir à la voiture individuelle et à favoriser d’autres modes de locomotion qu’il s’agisse des transports publics, des modes de déplacements doux, du covoiturage, etc.
Le but ce n’est pas de récolter des taxes mais de changer les comportements, que les Français aillent vers des véhicules qui consomment et polluent moins.
François de Rugy Ministre de la transition écologique et solidaire
Péage dont le coût pourrait être de deux euros cinquante à chaque trajet, voire cinq euros pour Paris et l’Île-de-France.
La tarification de la congestion, ou péage urbain, n’est pas une nouveauté. En 2007 le Grenelle de l’Environnement donnait déjà la possibilité de mettre en place ce dispositif. Nous ne pouvons pas continuer à nous déplacer dans les grandes agglomérations comme on le faisait dans les années 1980. Nous devons donc réfléchir aux villes de demain et aux nouveaux modes de déplacements urbains privilégiant notamment les déplacements à vélo pour les petits trajets.
Des villes européennes comme Londres, Milan ou Stockholm ont déjà expérimenté des péages urbains et Madrid avance également sur le sujet. Ce dispositif mis en œuvre depuis plusieurs années ailleurs en Europe démontre les effets positifs en matière de baisse de la congestion et donc des améliorations considérables de la qualité de l’air. Il permet également de financer la construction des modes de déplacements propres alternatifs. La mise en place des péages urbains ne sera pas une obligation ou une décision unilatérale. Les collectivités seront les seules à pouvoir décider la mise en place ou pas de tarifications spéciales de circulation pour lutter contre la congestion automobile.
Ces décisions ne sont pas populaires, c’est un fait. Mais l’urgence climatique est là et ses premiers effets sont bien réels, y compris en France. C’est un fait également que nous ne pouvons nier, que nous devons traiter par tous les moyens dès aujourd’hui. Demain, il sera trop trad. Nous devons avoir sur cette réalité un discours de vérité. Aussi, nous devons porter et expliquer la politique écologique que nous mettons en œuvre.
Ainsi, pour l’année 2019 nous avons par exemple acté une hausse de la prime à la conversion automobile pour les foyers non imposables et une extension du crédit d’impôt transition énergétique pour l’enlèvement des vieilles chaudières à fioul (et plus seulement l’installation de matériel). Nous donnerons enfin aux industriels jusqu’à 2020 pour adapter leurs pratiques afin de supprimer les gaz HFC (à partir de 2021 les entreprises qui ne respecteront pas les réglementations seront taxées).
Mon objectif de manière générale, c’est qu’on fasse une bonne alliance entre la protection de la planète et la protection des porte-monnaies.
François de Rugy Ministre de la transition écologique et solidaire
Concernant l’accompagnement des automobilistes touchés par les hausses des prix des carburants à travers la prime à la conversion, voici quelques détails qui sont importants pour comprendre l’ampleur de notre action. Cette prime instaurée début 2018 est un véritable succès écologique et solidaire. Moins d’un an après son lancement :
Cette prime sera maintenue en 2019 et les budgets initialement envisagés seront renforcés (nous avons acté une hausse de 180 millions d’euros).
A travers ces lignes, je tenais à vous expliquer la philosophie de notre action volontariste, une action qui nous conduit à moins taxer le travail et augmenter la taxation des pollutions tout en proposant des mesures d’accompagnement aux ménages les plus fragiles. Nous pouvons nous féliciter du chemin parcouru et nous devons continuer à oeuvrer pour lutter ensemble contre le changement climatique et ses effets néfastes pour notre planète et les générations à venir. C’est le premier des enjeux auxquels nous devons faire face aujourd’hui.
Pour aller plus loin :
Ce qu’il faut retenir du rapport du GIEC sur le réchauffement climatique
Après le rapport sur le climat, la question de la contrainte mérite d’être posée
Évaluation des risques de la pollution urbaine sur la santé en Île-de-France