Bien entendu, le vote des nationalistes et des populistes, qui construisent leurs programmes à partir des colères et des haines individuelles, reste trop élevé et nous devons continuer à les combattre. Cette réalité est particulièrement d’actualité en Hongrie, en Italie et en France où ces partis politiques sont arrivés en tête du scrutin européen. Au quotidien, nous nous devons de dénoncer leurs discours et l’absence de solution qu’ils proposent en dehors du repli sur soi, de la fermeture des frontières et du rejet de l’autre. Ces partis sont la part sombre de notre continent et la fin de notre modèle social. Ils sont une faille que les puissances liberticides de notre monde souhaitent instrumentaliser afin d’affaiblir l’Europe. Cela, nous ne pouvons l’accepter.
Tout d’abord, si nous ne voulons pas trembler à chaque scrutin européen, nous devons davantage parler d’Europe au quotidien. Nous devons dans chacun de nos territoires expliquer les décisions qui sont prises au niveau européen et expliquer comment celles-ci sont prises. Chacun devant prendre ses responsabilités, je proposerai dès la rentrée des rencontres avec nos eurodéputés afin d’échanger avec eux sur leur installation au Parlement européen, sur le calendrier des travaux et sur leurs premiers travaux parlementaires.
Le deuxième enseignement que nous devons regarder avec attention, c’est la fracture territoriale de notre pays que ce scrutin vient confirmer. Deux votes existent dans notre pays, les zones urbaines votent en faveur de La République en Marche, les zones périphériques et urbaines en faveur du Rassemblement national (FN). Cette réalité n’est pas nouvelle. Elle se vérifie élection après élection depuis plusieurs années. Nous devons aujourd’hui regarder ces fractures avec attention et y apporter des réponses si nous ne voulons pas voir certains territoires s’inscrire durablement dans un vote anti-républicain. Cela passe à mon sens par une réelle politique d’aménagement du territoire qui concilie protection des services publics de proximité, développement économique et transition écologique. Cela passe par un discours de vérité et de responsabilités collectives. Nous ne pourrons pas répondre à ce triple objectif en conservant un tel nombre de communes, toujours près de 35000 aujourd’hui, et une telle demande en offre d’équipements publics.