Je suis admiratif de l’ensemble de nos personnels soignants qui chaque jour ne se posent pas de questions et accomplissement leur métier avec passion et dévouement pour les autres sans se préoccuper d’eux-mêmes.
Je suis aussi admiratif de celles et ceux qui, chaque jour, continuent de faire fonctionner nos services publics, celles et ceux qui maintiennent nos solidarités, celles et ceux qui assurent notre sécurité, la propreté de nos quartiers, la distribution du courrier et la diffusion de l’information, celles et ceux qui font vivre nos commerces et nos petits commerces qui garantissent sans difficulté notre alimentation. L’engagement de ces femmes et de ces hommes est remarquable, tout simplement. Et nous devons leur dire merci, tout simplement. Par ailleurs, de nombreuses initiatives citoyennes respectueuses des règles de confinement voient le jour par exemple pour veiller au lien social avec les personnes isolées ou encore assurer la continuité de l’aide aux devoirs. Je tiens à saluer toutes ces énergies solidaires.
De cette période de crise que nous vivons et qui nous interpelle tant sur notre impuissance humaine vis-à-vis des éléments de la nature, ce sont les visages et les actions de ces femmes et de ces hommes que je veux retenir et saluer.
Mais cette période a sa face sombre qu’il faut combattre. La peur, la haine, le mensonge, la colère et la violence y ont aussi leur expression. Plutôt que se questionner sur ce que cette crise dit de notre société et de ce que nous pouvons changer pour nous améliorer, un nombre important de nos concitoyens – bien trop nombreux, il faut le dire – préfère colporter les rumeurs et les ragots afin de prôner des idées racistes et antisémites. Cédant à la peur, leur seule volonté dans cette période est de chercher des coupables plutôt que des solutions. Je suis effaré de voir qu’un Français sur quatre pense que le virus auquel nous devons faire face aurait été fabriqué intentionnellement. Pour ces Françaises et ces Français, tout ne serait que complot et mesquinerie, quand bien même la science démontre tout le contraire. Je suis effaré de constater, dans une grande démocratie comme la nôtre, l’effondrement des valeurs républicaines et démocratiques, de voir que pour beaucoup le repli sur soi, l’individualisme et le nationalisme seraient les clés de sortie de cette crise. Je ne peux me résoudre à cela, je ne peux accepter que ce virus idéologique, profondément destructeur comme nous le rappelle notre histoire, profite de la pandémie du coronavirus pour se propager encore plus fortement dans notre société. Ce virus idéologique nous devons aussi le combattre avec conviction dès maintenant.
La crise sanitaire que nous vivons est un moment difficile qui doit nous questionner sur ce que nous sommes, sur ce qu’est notre société, sur notre rapport à l’autre et à notre planète.
Certaines réalités nous rappellent juste à quel point nous ne pouvons pas tout maîtriser et à quel point nous sommes toutes et tous interconnectés. Les maladies n’ont pas de passeport, pas de frontières. Cette crise doit aussi nous interpeller et nous pousser à changer drastiquement notre société et nos modes de consommation, afin de construire une société plus durable et plus respectueuse de son environnement. Au sortir de cette crise, nous aurons le choix entre continuer comme avant ou bien changer profondément. Cela ne reposera pas uniquement sur l’État et les élus, cela reposera surtout sur chacune et chacun d’entre nous en tant que citoyen dans nos actes du quotidien.