Si le sport doit « prendre une place essentielle dans notre projet de société », d’après les mots du président de la République, c’est parce qu’il représente un des leviers majeurs d’intégration sociale. En plus d’impliquer le dépassement de soi et de contribuer à la bonne santé, le sport est largement considéré comme un outil de démocratisation. Cependant, il existe de fortes disparités en ce qui concerne la pratique sportive selon l’âge, le sexe, la catégorie socioprofessionnelle et le sport pratiqué. Ainsi les plus âgés, les personnes à faible revenu et faiblement diplômés, mais aussi les femmes dans une moindre mesure sont parmi ceux et celles qui ne pratiquent pas – ou peu – d’activités physiques.
Céline Calvez est avec Pierre-Alain Raphan et Cédric Roussel à l’origine de la proposition de loi visant à démocratiser le sport en France. L’Assemblée nationale a voté cette proposition de loi à une large majorité en première lecture le 19 mars 2021. Le texte doit maintenant être examiné au Sénat avant d’être adopté. Cette proposition de loi propose des avancées concrètes sur trois enjeux : multiplier les opportunités de faire du sport au plus près des lieux de travail et de vie, assurer la féminisation en particulier des instances dirigeantes et promouvoir une pratique du sport plus régulée et équitable.
Pour développer la pratique sportive pour tous, le premier titre de la proposition de loi vise à étendre l’accès des équipements sportifs des collèges et lycées aux habitants et aux associations sportives. Dans une logique équitable de la pratique sportive, les établissements sociaux et médicaux-sociaux pourront organiser de manière systématique des séances de sport pour leurs publics. En outre, les collectivités volontaires – les communes et les intercommunalités – pourront élaborer des plans sportifs locaux, afin d’associer une multitude d’acteurs autour du sport. La démocratisation du sport passe ainsi par son optimisation grâce à des équipements accessibles et des projets discutés qui répondent aux besoins des populations, dans le cadre des conférences régionales du sport par exemple.
Le deuxième titre de la proposition de loi s’attache à renouveler le cadre de la gouvernance des fédérations sportives, en assurant la parité au sein des instances dirigeantes et en limitant le nombre de mandats de présidence à trois. De surcroît, les associations et les clubs joueront un rôle bien plus important pour élire les présidents et les Conseils d’administration.
Le modèle économique du sport est repensé grâce aux mesures du troisième axe. Tout d’abord, la plateforme de lutte contre la manipulation des compétitions sportives est désormais inscrite dans la loi pour limiter les paris truqués. Une procédure judiciaire actualisée sera mise au point pour retirer et bloquer les sites qui retransmettent une compétition sportive de manière illégale. Enfin, promouvoir un modèle économique vertueux passe aussi par l’ouverture des sociétés sportives volontaires vers l’économie sociale et solidaire.
Si l’on souhaite améliorer le sport professionnel ou amateur en France, il faut commencer par le rendre accessible au plus grand nombre, pour que chacun puisse à sa manière pratiquer une activité sportive. Ensuite, la féminisation du sport doit être une préoccupation majeure et passe notamment par un meilleur accès des femmes aux postes à responsabilités dans les institutions sportives mais aussi par la lutte contre les discriminations et les violences faites aux femmes dans tous les domaines du sport.