Au moment même où l’Europe renforce ses coopérations dans le secteur sanitaire et où un plan de relance de 750 milliards d’euros a été construit, adopté avant d’être maintenant mis en place, je ne peux que le regretter. Je trouve ça déplorable même. L’Europe a permis à notre continent de trouver la paix et de construire des coopérations qui étaient inimaginables il n’y a pas si longtemps encore. Viscéralement attaché au projet européen qui est au cœur de mon engagement politique, je suis convaincu que nous devons parler quotidiennement de notre Europe et de ce qu’elle nous apporte. Elle est notre présent et notre avenir. Nous devons réussir à en parler régulièrement, à la mettre au cœur de nos débats politiques de manière positive et non uniquement pour lui mettre sur le dos toutes les difficultés que nous pouvons rencontrer. L’Europe est une chance, parlons-en et vivons-la, surtout dans la période que nous vivons.
Il y a quelques semaines, un autre événement a marqué la vie démocratique de notre pays, l’impossibilité de l’Assemblée nationale d’aller au bout de la discussion sur la proposition de loi sur le droit à une fin de vie libre et choisie portée par mon collègue Olivier Falorni et défendue par un grand nombre de députés. Je suis moi-même favorable à ce texte dont les avancées sont attendues par une très large majorité des Français et qui a déjà longuement été discuté et débattu dans notre pays. Je regrette profondément que le groupe Les Républicains ait totalement bloqué cette proposition de loi en laissant certains de ses membres mettre en place une véritable stratégie d’obstruction parlementaire. Une nouvelle fois, cette loi sociétale vient démontrer à quelle point la droite française est toujours aussi conservatrice. Une nouvelle fois, après son opposition constante à la PMA pour toutes, après sa volonté permanente de bloquer toutes les avancées en matière d’accès à l’IVG dans notre pays, Les Républicains s’opposent frontalement à une demande sociétale forte de nos concitoyennes et concitoyens. Cela ne nous empêchera pas, nous les progressistes, de poursuivre ces combats sociétaux majeurs.
La situation dans laquelle nous nous trouvons sur les avancées en matière d’accès à l’IVG et sur le droit à mourir dans la dignité révèle aussi les dysfonctionnements de notre démocratie. Alors même que la proposition de loi sur le renforcement de l’accès à l’IVG a été très largement voté en première lecture en octobre 2020 et que plus de 280 députés réclament au gouvernement l’inscription à l’ordre du jour de la discussion de la loi sur le droit à mourir, le fonctionnement de nos institutions et la faiblesse du Parlement font que nous ne pouvons pas nous-mêmes, nous les parlementaires, décider d’inscrire ces deux textes à l’ordre du jour avec le temps de débat nécessaire. Deux propositions de loi qui posent aujourd’hui à mon sens la question de la maîtrise de l’ordre du jour législatif par le Parlement. Comment dans une démocratie moderne l’ordre du jour ne peut-il pas être réellement partagé entre le pouvoir exécutif et législatif, voire entièrement maitrisé par le pouvoir législatif, c’est-à-dire par le Parlement ?