La France a une belle histoire avec le vélo. La France avait une industrie vélo de pointe, mais force est de constater qu’aujourd’hui ce n’est plus le cas. L’accélération de la pratique cycliste ces dernières années, doublée de la crise sanitaire qui a mis en lumière la pertinence de la solution vélo a également mis en valeur les difficultés de la filière vélo française. Les vélos produits aujourd’hui en France sont le fruit de l’assemblage de pièces produites dans leur grande majorité des cas en Asie. De ce fait les listes d’attente pour les vélos s’allongent et les pièces détachées pour les réparations ou le service-après-vente connaissent des délais de plusieurs mois. Le plan de relance peut être un levier pour développer et structurer cette industrie déjà en pleine croissance mais qui fait face à des difficultés spécifiques.
Aujourd’hui des industries se relocalisent et des artisans du sur mesure s’installent pour fabriquer des vélos made in France. Des usines anciennes sont relancées pour répondre à la demande en hausse et produisent des vélos à assistance électrique. Le vélo est un marché très dynamique, avec + 25% de chiffre d’affaires du marché de cycle en 2020, 2,7 millions de vélos vendus dont 514 000 VAE. C’est aussi 80 000 emplois et des investissements publics à venir.
Nous étions accueillis par Jérôme Valentin, président de Cycleurope, également président de l’Union Sport&cycles. Cycleurope est spécialisé dans la production de vélo de milieu et haut de gamme. Les vélos des marques Gitane, Peugeot et Bianchi y sont produits, tout comme des flottes de vélo pour les entreprises et les collectivités (la Poste ou Veligo). Sur ce site travaillent 180 personnes, pour moitié des femmes, et sont assemblés plus de 1000 vélos par jour. Le site de Romilly-sur-Seine a connu des difficultés dans les années 1980, mais a recommencé à produire des cycles peugeot en 2010 et connaît aujourd’hui un réel développement. L’industrie du vélo a donc un réel potentiel pour de nombreux territoires qui ont connu une désindustrialisation. Mais pour cela il y a un véritable besoin de structurer la filière industrielle au niveau national, en lien avec l’échelle européenne également.
A l’occasion de cette visite nous ont également été présentés les vélos à hydrogène que développe la marque ainsi qu’un triporteur équipé du moteur français Valeo.
Nous avons découvert également les vélos développés par deux jeunes marques françaises, portées par des jeunes qui sont optimistes et portent une très belle histoire.
Ellipse est née du projet de trois jeunes ingénieurs de Troyes réunis dès leurs études d’ingénieur autour d’une même passion pour le vélo. Après quelques temps à réparer des vieux biclous dans l’association locale, ils souhaitent tous les trois apporter leur vision au monde du cycle. Ellipse, a l’ambition de repenser le vélo comme un vrai véhicule en développant des produits fonctionnels, fiables, mais aussi plus sécurisés. Nous espérons ainsi amener plus de personnes à utiliser le vélo pour voyager ou se déplacer au quotidien.
Cadence est une marque de vélo également implantée à Troyes basée sur un savoir-faire artisanal qui évolue constamment au rythme des tendances et des nouvelles technologies. Chaque vélo est unique, adapté à la morphologie et à la pratique. Un travail d’orfèvre.