En juillet 2020, Adrien Taquet, Ministre chargé de l’enfance, a instauré une commission pluridisciplinaire ayant pour mission d’organiser le recueil des témoignages de victimes de violences sexuelles dans l’enfance. Instaurée à la suite de la publication de « La Familia grande » de Camille Kouchner, la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIIVISE) lance une plateforme téléphonique pour recueillir le témoignage des victimes une fois adultes.

Chaque année, plus de 25 000 plaintes de mineurs de victimes de violences sexuelles sont déposées en plus de celles des majeurs pour des faits subis pendant leur minorité. Toutefois, cela ne représente qu’une faible part des violences réelles compte tenu de la grande difficulté pour les victimes de parler et encore trop souvent d’être écoutées.

La prévention et la lutte contre toutes les violences sexuelles subies pendant l’enfance constituent un enjeu de société majeur. Ces violences meurtrissent profondément et durablement les victimes et ont de lourdes conséquences sociales. En France, selon l’enquête nationale Virage (2015), 14,5% des femmes et 4% des hommes ont subi des violences sexuelles au cours de leur vie, plus de la moitié avant leurs 18 ans.

Lancement de la plateforme téléphonique à l’attention des victimes devenues adultes

Le tabou autour de l’inceste reste prégnant encore aujourd’hui dans notre société, c’est pourquoi il est nécessaire de nous y attaquer collectivement. Le Gouvernement a donc lancé le mardi 21 septembre une plateforme téléphonique destinée à recueillir le témoignage des victimes de violences sexuelles pendant l’enfance afin de s’inspirer de leur vécu pour définir des outils juridiques d’une meilleure politique publique de protection des enfants.

Le dispositif est construit autour de trois volets :

1. L’écoute des personnes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance, par le biais de deux numéros anonymes et gratuits, portés par le Collectif féministe contre le viol et SOS Kriz ;
2. Un questionnaire en ligne, qui est un outil supplémentaire pour une connaissance exhaustive des violences dont témoignent les victimes (circonstances, lien de proximité avec l’agresseur, conséquences sur la santé et sociales, etc) ;
3. Les rencontres de la CIIVISE : à partir d’octobre, la commission se déplacera dans les grandes métropoles régionales à la rencontre des victimes, de leurs proches, mais aussi des acteurs de terrain.

Afin d’encourager les personnes ayant été victimes de violences sexuelles dans leur enfance à appeler la commission,  une campagne de communication a été lancée :

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à aller sur le site de la CIIVISE.