Environ 25% des étudiantes déclarent avoir subi au moins un fait de violences au cours des 12 derniers mois allant de l’injure sexiste, à l’agression sexuelle jusqu’au viol. La ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal et Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, ont annoncé le 15 octobre le déploiement d’un plan national d’actions contre les violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur et la recherche.
Selon l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes dans l’enseignement supérieur, une étudiante sur vingt a été victime de viol et une sur dix d’agression sexuelle. L’enseignement supérieur est malheureusement un milieu propice pour ces violences, en raison notamment de l’alcool, de la drogue, du manque d’éducation à l’égalité et au consentement ainsi que des effets de groupe lors des nombreuses soirées qui rythment la vie estudiantine. Or, encore aujourd’hui, les établissements n’ont pas toujours mis en place les dispositifs de sensibilisation, d’information et d’accompagnement ni de prise en charge des victimes et de l’ensemble des étudiants.
Si de nombreuses actions ont déjà été mises en place depuis 2017 comme le soutien des initiatives au sein des établissements, l’organisation de colloques ou encore la publication de guides, ce plan était très attendu par le milieu associatif tout comme le lancement de plusieurs missions d’inspection au sein même des établissements pour accompagner la lutte contre ces violences.
Fruit d’une réflexion d’un groupe de travail mis en place en février 2021 et à la suite de nombreuses auditions, le plan est organisé autour de quatre axes :
- Un plan de formation et de sensibilisation massif pour l’ensemble des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche : ce plan de formation démarrera dans quelques semaines et aura une attention particulière portée sur la formation doctorante. Une sensibilisation sera également apportée aux présidences et directions des établissements ainsi qu’à la communauté étudiante ;
- Un renforcement des dispositifs de signalement et de leur fonctionnement : création d’une cellule spécifique dédiée au sein du ministère afin d’accompagner les établissements et les associations dans la prise en charge des situations. La multiplication des points de signalement sera également faites avec des partenariats avec la FNCIDFF et le 3919. Ce plan aura également vocation à accompagner les établissements dans leurs démarches ;
- Une communication renforcée : développement d’une plateforme de recensement des dispositifs au sein d’une cartographie nationale et lancement d’une campagne de communication nationale sur la notion de consentement. Un focus sera fait sur l’amélioration de l’accessibilité et de la visibilité des dispositifs existants ;
- Une meilleure valorisation de l’engagement des étudiantes et des étudiants ainsi que du personnel : soutien des projets portés par la communauté étudiante grâce à des appels à projets lancés par le ministère et création d’un prix sur la lutte contre les violences sexistes et sexuelles afin de soutenir et de développer ces initiatives.
Une enveloppe de 7 millions d’euros est dédiée à ce plan jusqu’en 2025. Il a pour objectif d’agir à tous les niveaux de prévention et d’accompagnement des victimes et a l’ambition d’amorcer une dynamique nationale suivie dans le temps et bien entendu, évalué.
Le 27 septembre 2021, l’Inspection générale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR) ont diffusé un guide détaillé afin d’établir une enquête administrative susceptibles de suites disciplinaires à destination des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ces derniers doivent participer pleinement à la prise de conscience et veiller à accompagner les victimes.
Le milieu universitaire doit être un lieu d’épanouissement pour toutes les étudiantes et les étudiants afin qu’ils puissent s’épanouir personnellement et être ainsi capables d’étudier dans les meilleures conditions.