Toute la France du vélo, en tout cas ces principaux représentants, étaient présents à Sissonne dans l’Aisne à l’invitation de Patrick Guinard, président de Spécialités TA et de l’APIC et en présence de ma collègue, la députée de l’Aisne, Aude Bono-Vandorme. Nous avons visité le matin l’usine historique, Spécialités TA, qui produit des bidons de vélo mais également des plateaux et d’autres pièces pour les cycles, notamment des moyeux. L’occasion de mieux comprendre la technicité et la beauté de cette industrie spécialisée dans le cycle.
L’après-midi a été consacré à des échanges sur la filière économique du vélo en France.
Comment les acteurs nationaux du vélo accueillent les propositions de mon rapport ?
Catherine Pilon, déléguée générale du Club des Villes et Territoires cyclables et marchables, Olivier Schneider, président de la FUB, Jérôme Valentin, vice-président d’Union Sport et Cycle, Chrystelle Beurrier, Présidente de Vélo et Territoires, et Grégoire Biliette, Mobillians (ex CNPA) participaient à la première table ronde.
Catherine Pilon a présenté mon rapport comme “une gourmandise pour les professionnels du vélo” et Jérôme Valentin considère qu’il est “un document de référence, un outil de communication et un catalyseur pour l’action”. Olivier Engrand, président de la commission Transports de la région Hauts-de-France est intervenu dans la salle pour indiquer les actions de la Région : installation de parkings vélo près des gares et l’achat de bus permettant l’emport des vélos.
La seconde table ronde a traité du développement des liens entre les acteurs locaux économiques.
Y participaient Patrick Guinard, président de Spécialités TA et président de l’APIC, Raphael Cardet, sous-préfet à la relance, Didier Morelle, de Décathlon, Aline Doyen, directrice du cluster aéronautique Hauts de France, Grégoire Brunet, président d’O2feel, Thomas Chenut, Président de VUF et Guillaume Boutte Directeur Général Mach 1.
O2Feel et VUF ont insisté sur leur volonté à produire local tout en précisant les difficultés liées au manque de cadres. Le sous-préfet à la relance, qui n’a pas vu pour le moment émerger de projet vélos a toutefois présenté toutes les fonds existant, comme celui sur l’équipement des territoires ruraux présent sur son territoire, qui peut permettre de financer des actions vélos.
Pour Décathlon, Didier Morelle a insisté sur le besoin de volumes importants pour l’industrie et a proposé d’envisager plutôt une filière industrielle européenne avec des clusters nationaux. Effectivement, je suis persuadé que nous avons besoin d’une souveraineté européenne sur ce sujet.
Concernant Mach1, Guillaume Boutte a indiqué que la construction d’une nouvelle usine est envisagée. Des difficultés d’embauche persistent, en raison de l’image de l’industrie. Il est membre du cluster MAD/Cara, mais la région Aura ne produit que 10 000 vélos par an! Il faut regrouper les acteurs des vélos et trouver les compétences – en Europe – pour fabriquer toute la gamme (le mass market permet les gros volumes, le haut de gamme fait la marge).
Aline Doyen fait part des apports du cluster aéronautique dans les Hauts-de-France, très efficace pour échanger, notamment sur les compétences et les formations. La coopération inter filière est envisageable, car il s’agit des mêmes matériaux. Des achats groupés de métaux sont possibles.
Je suis allé le lundi 21 mars, échanger avec les acteurs lyonnais sur la structuration de la filière vélo. La matinée a été consacrée à la visite des Ateliers de l’Audace au centre de Lyon. Les Ateliers de l’Audace est une association loi 1901 agréée chantier d’insertion, dont l’objectif est de former des personnes éloignées de l’emploi aux métiers du vélo. J’étais ravi de retrouver Priscillia Petitjean et de rencontrer toute son équipe, en compagnie d’Olivier Schneider, président de la FUB, qui nous a accompagné pendant les deux jours dece déplacement en AuRA.
Nous avons déjeuné avec Anne-Gaelle Clot et Vincent, de l’équipe du cluster MAD qui a intégré CARA. Puis nous avons visité l’entreprise Kleuster et ses freegones, qui produit des triporteurs à haute valeur ajoutée à Vénissieux.
Nous avons poursuivi notre déplacement en Isére avec ma collègue Caroline Abadie qui m’a fait découvrir la Via Rhona à Vienne. Nous avons également pu échanger avec les bénévoles de l’association Repair’vélo de la ville et avec Raphaël Pochon, directeur de l’entreprise Rhonavelo qui nous a fourni en cycles et fait part de son point de vue du côté de Mobiliance.
Puis nous avons échangé avec les acteurs du vélo sur la structuration de la filière économique du vélo et le développement de la pratique du vélo à la suite de la présentation de mon rapport à Vernioz.
Sur le parking de l’Espace Rencontre d’Annecy-le-Vieux étaient présentés, dans une joyeuse exubérance, le vélo lang trail équipé pour le ski de Yuba, les cadres en bois de Léman Bike, la motorisation de WaTTfornow, les vélos électriques reprenant les codes de la moto d’HeritageBike ou Bikle, les vélos du quotidien d’Oklö, les sacs et accessoires de MeroMero, le vélo électrique étonnemment léger de Jitensha et les engins utilitaires d’Éco-Triporteur.
« Nous, industriels, sommes toujours admiratifs de cette créativité », apprécie Émile Allamand, dirigeant de Savoy International, décolleteur originellement axé sur l’automobile et réfléchissant aujourd’hui à s’impliquer sur l’industrie du vélo, comme Bontaz. Ils étaient présents également pour rencontrer et échanger avec un grand nombre d’acteurs sur leurs projets et les solutions à mettre en place pour construire cette filière et développer le vélo.
Les échanges se sont poursuivis en salle. Véronique Riotton, députée de Haute-Savoie a présenté la dynamique actuelle autour du vélo, avec acteurs industriels emblématiques et une synergie entre décolletage, fabrication des cycles et pièces détachées.
Après avoir présenté les conclusions de mon rapport, une première table ronde a débattu des attentes sur le développement de la filière vélo et des retombées pour les professionnels avec la participation d’ Olivier Schneider (FUB), Anne-Gaëlle Clot (cluster CARA MAD), Philippe Genty, porte-parole Les boites à vélo, Roland Lombard, maire de Hauteville sur Fier et Carole Kaouane, membre du CA de la FUB, en charge notamment des sujets parité femmes-hommes.
La deuxième table ronde a porté sur les perspectives de structuration de la filière et les priorités identifiées avec Olivier Lasseigne (Bontaz), Emile Allamand (Savoy International), Christophe Bouvet, (MAVIC), Xavier Wargnier (Heritage Bike), Benjamin Sarrazin (Yuba Bikes) et Céline Champonnet (Wilma).
Savoy International confirme, comme Bontaz, que l’écosystème industriel de la Vallée de l’Arve a envie de se diversifier dans le cycle : création d’un consortium, développement de cardans, de freins, réflexion sur le cadre, etc.
A l’invitation de ma collègue Céline Clavez, je me suis rendu dans les Hauts-de-Seine pour parler vélo-cargo pour l’événementiel, réinsertion professionnelle par le cycle, artisanat et économie du vélo.
La matinée a commencé à Clichy par la visite de l’entreprise Trip’UP qui, depuis sa création en 2008 à Paris, loue et vend des vélos-cargos et triporteurs, en particulier dans le cadre d’événements. Nous avons essayé des véhicules insolites, notamment un vélo taxi 4 places.
Je tenais également à me rendre sur le site de Solicycle à Clichy, l’un de sept ateliers d’insertion par le cycle de l’association Etudes et chantiers en Ile-de-France. Chaque atelier vélos est un lieu solidaire et participatif pour apprendre à réparer son vélo ou en acheter un d’occasion.
Nous avons enfin échangé avec Olivier Csucka qui dirige l’entreprise familiale et historique des cycles Alex Singer. Véritable artisan produisant des vélos sur mesure à Levallois, il m’a fait part de son regard sur l’histoire de l’industrie du cycle en France et de ses difficultés, mais est revenu également en détail sur le contenu de mon rapport sur la filière vélo.