Au moment où j’écris ces quelques lignes, je suis dans le train de retour de Berlin où je participais ces derniers jours au sommet de l’Organisation mondiale de la Santé en tant que vice-président de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale. Mes sentiments au retour de cette rencontre sont divers. Ces derniers jours ont d’abord été une plongée dans la réalité des crises et des conflits que le monde traverse actuellement.
Ce sont aujourd’hui des millions de personnes qui sont chaque jour un peu plus confrontées au non accès à l’eau, à la nourriture, à la santé, qui chaque jour voient l’environnement dans lequel elles vivent être détruit du fait des conséquences du réchauffement climatique ou des guerres. Parfois du fait des deux. De tout cela, nous n’entendons quasiment pas un mot dans la plupart de nos médias nationaux qui sont bloqués 24 heures sur 24 sur les sujets liés au pouvoir d’achat, à des polémiques diverses, au football masculin. Cela interpelle. Cela doit nous interpeler.
Notre pays est l’un des pays les plus riches au monde, l’un de ceux qui demeurent en capacité de réellement protéger ses habitants des conséquences des crises énergétiques et économique que l’on connait, tout en investissant dans la modernisation de ses services publics, dans la transition énergétique, la réduction des inégalités sociales et l’économie de demain. Mais notre pays demeure malheureux, enfermé dans ses tristes passions, tourné sur son passé et coupé des réalités qui l’entourent. Notre pays s’enferme dans un individualisme dangereux pour notre avenir. Nous ne pouvons pas continuer dans cette direction.
Ce sommet de l’OMS a également été une plongée dans les actions qui sont menées à l’international pour tirer les enseignements de la pandémie que nous venons de vivre, pour reconnaître la santé comme un bien commun fondamental et construire un nouveau système de santé global. Je retiens ici trois points essentiels :
Enfin, aller à Berlin c’est toujours plonger dans notre passé, dans notre histoire moderne. C’est se rappeler que rien n’est jamais acquis, tout particulièrement le fait de vivre en démocratie. C’est se rappeler du combat pour la paix et la liberté. C’est se rappeler qu’en ce moment même, en Ukraine, en Biélorussie, en Iran, en Syrie, en Afghanistan, au Venezuela et dans tant d’autres pays du monde, des femmes et des hommes luttent au quotidien contre la tyrannie et pour la liberté. Marcher à travers les rues de la capitale allemande c’est aussi regarder la grandeur du projet européen que nous portons depuis le début des années 1950, de ce magnifique projet qui nous réunit au-delà de nos diversités et du passé.