Le constat est clair et urgent: dès 2024, IDFM aura besoin de 800 millions d’euros en plus pour absorber les dépenses importantes à venir dans le cadre du Grand Paris Express et de l’extension du réseau actuel. Dans les années qui viennent le budget annuel devrait passer de 10Mds à 14Mds d’euros annuels.
Les principales difficultés résident aujourd’hui dans les coûts de financement des transports franciliens. Ce problème n’est pas nouveau, mais il impacte désormais le quotidien des Franciliens. Ces derniers ont connu une augmentation du pass Navigo (+11,8%) et l’Etat est intervenu en soutien d’IDFM avec une aide de 200 millions d’euros au titre de l’année 2023 (après avoir apporter son aide lors de la crise COVID ainsi que sur le financement des dépassements d’Eole).
A l’occasion de cette journée, de nombreuses pistes ont été évoquées. Pour ma part, j’ai rappelé l’importance de cette journée de vérité. La première étant que la Région Ile-de-France, sachant l’arrivée de cette situation budgétaire, n’avait pas anticipé. Il est donc temps de reconstruire le dialogue et l’échange entre les différents acteurs des transports franciliens pour trouver des solutions et préparer l’avenir.
A court terme, des solutions pragmatiques et efficaces doivent être trouvées pour permettre à IDFM de présenter un budget équilibré en 2024. A ce sujet, je suis convaincu que c’est à la collectivité de prendre ses responsabilités. Pour ce faire, un certain nombre d’outils ont été abordés: le tarif des titres de transport (la région ayant déjà pris la décision nécessaire d’augmenter le passe navigo à 84,10 euros), la possibilité d’une révision du calendrier de mise en concurrence des transports, la participation au financement renforcé d’autres collectivités de la région.
Si nous voulons garantir la réalisation des projets du Grand Paris et d’extension des lignes de transports, des solutions viables doivent être trouvées pour le financement d’IDFM. Pour cela, il faut sortir des propositions des dix dernières années (baisse de la TVA, mise en place d’une éco-taxe, augmentation de la contribution des entreprises). Elles ont prouvé leur inefficacité et leurs conséquences, sociales notamment. Il nous faut donc inventer de nouvelles solutions, parmi lesquelles certains paraissent intéressantes: modulation du versement mobilités en fonction du comportement des entreprises, diversification tarifaire en fonction de l’usage (tout en gardant un tarif unique), redevance d’infrastructure, taxation foncière et de la plus-value immobilière autour des gares.
Dans ces perspectives, une question importante ne devra pas être écartée, celle de la gouvernance. Il me semble que la question du retour de l’Etat dans les instances de décision d’IDFM, tout comme celui des entreprises, se pose. De même, la question de la pérennisation de la Société du Grand Paris (SGP) devra être abordée.
A l’occasion de cette journée, le ministre délégué en charge des Transports Clément BEAUNE a annoncé le lancement d’une nouvelle étude dont les conclusions devraient être disponibles au printemps. Les arbitrages relatifs au financement d’IDFM pour l’année 2024 devraient donc être rendus au cours de l’été.
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