Parce que ce sommet est important pour mieux comprendre les enjeux auxquels nous sommes confrontés en matière de santé et d‘accès à ce droit, j’y ai participé cette année avec une délégation parlementaire organisée par l’EPF (le Forum parlementaire européen pour les droits sexuels et reproductifs), organisme que je préside. La délégation a réuni à mes côtés des parlementaires kényanes, zambiennes, suédoises et ougandais. Durant ces trois jours : rencontre avec le Fonds des Nations Unies pour la population et d’autres délégations parlementaires, échanges au Bundestag avec le député Sascha van Beek, échanges avec le Fonds pandémies, le Fonds mondial, le Global Funding Facility et participation à plusieurs évènements de haut niveau. Lors de toutes ces réunions de travail, nous n’avons eu de cesse de soulever l’importance d’intégrer les sujets d’accès aux droits et santé sexuels et reproductifs dans la construction des politiques publiques, ainsi que l’importance de promouvoir constamment le droit des femmes et des filles à l’accès à la santé.
Tout au long de ce déplacement, j’ai rappelé lors de mes interventions plusieurs points cruciaux sur lesquels la France doit continuer d’agir. D’abord, avant même d’aborder les sujets budgétaires et techniques, il demeure primordial que nous continuions de porter une voix politique et diplomatique défendant les droits humains, les fondements de la démocratie libérale et la science. Dans le contexte que nous connaissons de montée des discours populistes, il s’agit d’un préalable à toute action que nous devons préserver. Ensuite, il est indispensable que nous continuions par nos travaux à moderniser l’architecture du financement de l’accès à la santé et à la lutte contre les pandémies partout à travers le monde. Nous devons poursuivre nos efforts pour accompagner au mieux nos partenaires du Sud global dans le développement de leurs outils locaux de production de médicaments et dans la formation de leurs personnels soignants. Cela passe par exemple par le développement des taxes dites solidaires sur les billets d’avion et les transactions financières et leur affectation directe à la solidarité internationale et à la santé mondiale. Le maintien de notre contribution française à des institutions telles que GAVI ou le Fonds mondial est lui aussi essentiel. Concernant le Fonds mondial qui est un acteur majeur de la lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, il est indispensable que la France maintienne son engagement pour une contribution au-delà de 1,3 Milliards d’euros pour les trois prochaines années lors de la clôture du G20. Je suivrai de près ce dossier dans les prochaines semaines. Enfin, il est essentiel que les politiques soient dorénavant construites dans une philosophie de partenariats respectueux de chacun.