Seul le prononcé fait foi
Mesdames et Messieurs les élus,
Directrices et Directeurs,
Sportives et Sportifs,
Artistes,
Mesdames et Messieurs en vos grades et qualité respectives,
Mesdames et Messieurs,
Je m’exprime devant vous avec humilité et responsabilité. Vous m’avez donné cinq minutes pour intervenir. A l’issu de ces cinq minutes, je ne sais pas si je vous aurai convaincus ou interpellés mais je sais une chose avec certitude, le temps de mon intervention, 10 enfants, un toute les trente seconde, seront morts du paludisme. C’est une réalité. Nous pouvons la considérer éloignée car ces drames arrivent à Abuja ou Kinshasa et ne pas s’en préoccuper, mais ce qu’il se passe à des milliers de kilomètres a bien un impact sur nos vies.
C’est au fond cette conviction profonde que je souhaite partager avec vous aujourd’hui. Celle que notre rôle d’élu est de rappeler que la lutte contre les maladies infectieuses, et plus particulièrement le paludisme, est l’affaire de toutes et tous, et ce à deux égards que je voudrais souligner devant vous.
1/ Nous devons rappeler que nous ne serons pas protégés, en France, tant que le monde entier ne le sera pas.
Le monde est un village et nous n’en sommes qu’une petite maison à l’heure où les crises s’enchevêtrent et remettent chaque jour en cause les progrès que nous avons fait pour lutter contre ce fléau. Permettez-moi d’en citer au moins quatre.
Et si l’impact de ces crises sur nos vies ne suffisait pas à convaincre nos concitoyennes et nos concitoyens que ce défi est collectif, rappelons que le paludisme est bien présent sur notre territoire. 5800 cas de cas de paludisme importé (personnes rentrant de voyage infectées) en France hexagonale pour 2023 ont été détectés, et 340 cas de paludisme en Guyane, dernier département français à ne pas avoir encore éliminé cette maladie, ont été identifiés.
Mais en tant qu’élu, rappeler cela ne suffit pas, il faut agir.
2/ J’ai la conviction profonde que notre responsabilité est de porter politiquement ce combat, au nom de notre histoire et de nos valeurs.
D’abord, pour faire prendre conscience à nos concitoyens de cet enjeu vital pour que l’opinion publique nous soutienne. C’est le rôle de l’action de ce collectif que je tiens à saluer et soutenir. Vous avez réuni ici toutes celles et tous ceux qui font notre société : élus, artistes, militantes et militants, communautés, ONG. C’est cette mobilisation collective qui nous permettra de continuer à alerter et à agir.
Ensuite, pour rappeler que nous devons continuer de soutenir l’action des fonds verticaux en santé et la cohérence de ces investissements. C’est ce que fait la France depuis plus de vingt ans, avec la création d’Unitaid, dont nous sommes le premier bailleur, avec le soutien massif au Fonds mondial dont nous sommes le second contributeur historique, avec le soutien à Gavi dont nous accueillerons prochainement le lancement de sa campagne de reconstitution.
Ces investissements ne répondent pas à une forme de « générosité altruiste » adressée par la France au monde, mais bien à une volonté d’efficacité. Par ces financements, par notre présence dans la gouvernance de ces organisations, par le travail essentiel que celles-ci conduisent grâce à notre soutien, par leur complémentarité, nous avons un impact : nous sauvons des vies et nous agissons pour un monde en meilleure santé. C’est un fait, et ces investissements doivent être maintenus, voir renforcés.
Enfin, parce que nous devons continuer de nous battre pour que notre aide publique au développement soit à la hauteur de nos ambitions.
Je veux le dire clairement ici, et notamment en tant que député de la majorité, la réduction de notre aide publique au développement (APD) est une mauvaise décision. Nous ne pouvons pas être un pays qui se renferme sur lui-même, nous devons avoir en tête que l’APD n’est pas une dépense éloignée de nos concitoyens que nous aurions déjà trop augmentée. Si nous la renforçons, répondons aux défis du monde notamment en matière d’égalité femmes-hommes, d’accès à la santé, de lutte contre le réchauffement climatique, ce sont toutes les Françaises et tous les Français qui vivront mieux parce que le monde vivra mieux.
Je veux dire ici qu’il en va de l’avenir de notre pays et des valeurs que nous défendons à travers elle. D’autres pays ont fait, à tort ce choix, mais ces « épisodes budgétaires » ne doivent pas nous faire oublier ce que nous portons partout au niveau international. Une certaine idée, humaniste, émancipatrice, du monde et des réponses à apporter aux défis qu’il nous présente.
En tant que parlementaire, je continuerai de veiller à ce triple soutien qui me semblent essentiels pour continuer de lutter contre le paludisme et les maladies infectieuses. Un soutien politique, un soutien financier et un soutien collectif.
Mesdames, Messieurs, chers amis, je ne suis pas médecin ou infectiologue, pas non plus spécialiste des politiques de développement, pas même activiste ou membre d’une communauté vivant avec ces maladies. Je suis un élu et un citoyen mobilisé sur ce sujet par les engagements qui sont les vôtres, par humanisme, par volonté d’ouvrir nos regards sur le monde dans lequel nous vivons. Et c’est au fond cela qui compte et que je veux transmettre comme message devant vous. Ces engagements, ces combats, ils sont à la portée de chacune et de chacun, car ils nous concernent toutes et tous.
Vous pourrez compter sur mon engagement autant que je sais pouvoir compter sur votre action pour nous mobiliser.
Je vous remercie.