La France est en guerre contre le coronavirus”. Ces propos du Président de la République, maintes fois répétés, résonnent comme des coups de canon. Nul ne peut nier que la crise sanitaire terrifie, autant qu’un conflit armé, nos compatriotes. Le bilan des victimes de l’épidémie nous glace chaque jour davantage.
C’est effectivement une guerre qui se joue sur l’ensemble du territoire national et au niveau mondial. Les appels aux soignants à rejoindre les hôpitaux et la fabrication en urgence des matériels de protection nous rappellent les principes de la conscription et de la réquisition.
Comme à chaque conflit, cette guerre se gagnera par la mobilisation générale « des personnels engagés » et « des civils ».
Le rôle de la population est à la fois simple et indispensable. Il repose sur le respect strict du confinement. Les bataillons des soignants, des services d’aide à la personne et des services alimentaires sont au coeur de notre dispositif de sauvegarde des vies. Nous dépendons totalement de la force de leur engagement.
Notre reconnaissance va à l’ensemble des femmes et des hommes qui participent à ce combat. Elles et ils sont admirables. Loin de nous l’idée de minimiser le rôle des hommes. Ils sont aux côtés de leurs collègues. Elles et ils ne font qu’un. Toutefois, nous souhaitons que nous prenions conscience de la place des femmes en ce moment exceptionnel de démonstration d’actes de courage et de don de soi.
Nous le savons, l’éducation, la santé et l’action sociale constituent des secteurs d’activité qui comptent une proportion très élevée de femmes en France : près de 75%.
Dans le domaine de la santé, les femmes sont très largement majoritaires. Elles représentent 80% des professionnels. Un médecin sur deux est une femme. On compte 65 % de pharmaciennes, 88% d’infirmières et 90% d’aides-soignantes. Presque 100 % des auxiliaires de vie auprès des personnes âgées et des handicapés sont des femmes.
Aujourd’hui encore plus qu’hier, elles sont en première ligne. Engagées dans un combat où elles risquent chaque jour un peu plus leur vie et celle de leur famille, elles sont la fierté de notre nation.
Nous voulons aussi honorer les 150 000 femmes qui, derrière leur caisse, participent avec courage et dévouement à la distribution alimentaire auprès de nos concitoyens. Ces femmes méritent notre reconnaissance. La crise sanitaire passée, notre devoir sera de ne pas les oublier.
Nous sommes inquiets de la recrudescence des actes de violences conjugales dans cette période de confinement. Les récentes mesures gouvernementales, notamment le dispositif au sein des pharmacies pour alerter les forces de l’ordre ainsi que les points d’accompagnement éphémères dans les centres commerciaux, complètent les moyens d’urgence déjà existants.
En cette période, restons vigilants, ne fermons pas les yeux et entendons les appels au secours ; notre devoir est d’y répondre.
Alors que des femmes sont engagées sans réserve pour sauver des vies, d’autres pourraient la perdre sous les coups de leur conjoint ou de leur compagnon, souvent en présence de leurs enfants. Nous devons refuser que certaines femmes soient des victimes alors que d’autres font tant pour nous.
Viendra le temps de la paix. Alors, ensemble, nous continuerons à défendre une égalité de fait entre les femmes et les hommes dans un pays plus libre et plus fraternel. Donnons-nous cet espoir.
Signataires
– Sophie Panonacle (députée de la Gironde)
– Isabelle Rauch (députée de Moselle)
– Guillaume Gouffier-Cha (député du Val de Marne)
– Céline Muschotti (députée du Var)
– Laurence Gayte (députée des Pyrénées Orientales)
– Nicole Le Peih (députée du Morbihan)
– Françoise Cartron (sénatrice de la Gironde)