Certains, à travers une tribune parue dans Le Monde ce lundi 13 avril, nous l’ont encore démontré. Toute la responsabilité de la situation incomberait à l’État. Dans une période où l’unité nationale et l’action doivent prévaloir, comme l’a rappelé le Président de la République dans sa dernière allocution, ce type d’attitude politicienne est irresponsable et profondément démagogue. Cette tribune étant portée par plusieurs responsables politiques val-de-marnais, nous tenons à apporter une réponse collective afin de rétablir une certaine vérité concernant l’action de l’État et du gouvernement.
La situation dans nos EHPAD est aujourd’hui terrible. Avec ce virus qui touche très durement nos anciens, nombreux sont nos concitoyens qui y décèdent dans des conditions dramatiques. Les familles peuvent à peine dire un dernier au revoir à leur proche et les personnels soignants qui mettent toute leur énergie dans ce combat se sentent dépourvus de moyens. Nous connaissons peut-être tous des proches qui vivent actuellement cette situation et nos pensées les plus solidaires vont vers eux.
Dans cette période, ce que nous devons aux personnes qui résident dans nos EHPAD, ce que nous devons à leur famille, à l’ensemble des personnels soignants et administratifs de ces structures ce sont des réponses concrètes et non des polémiques politiciennes visant à nous désengager de nos responsabilités respectives. Qu’il s’agisse de l’État ou des collectivités territoriales, nous sommes tous collectivement responsables de cette situation. Qu’il s’agisse de l’État ou des collectivités territoriales, ce que nous devons faire aujourd’hui c’est agir et non pointer l’autre du doigt. Nous devons toutes et tous assumer nos responsabilités et arrêter de chercher en permanence de rejeter la faute sur l’État et le gouvernement, une habitude tellement française. Nous ne pouvons plus nous payer le luxe de cette facilité. La réalité est que nous avons besoin de l’action de l’État et des collectivités territoriales, une action complémentaire et non concurrente. Pour sa part, dans la période que nous traversons, le gouvernement assume ses responsabilités, il agit et prend toutes les mesures qu’il faut pour répondre à la crise sanitaire, économique et sociale que nous vivons. Sans prendre de photo à chaque livraison ou distribution de masques pour laisser penser que lui seul agit.
Dans nos EHPAD, cette crise demande bien entendu des réponses immédiates pour faire face à ce virus et protéger autant que possible les résidents des EHPAD et des agents. C’est ce que le gouvernement a fait dès le 6 mars en activant le plan bleu et en prenant depuis lors de nouvelles mesures pour protéger les résidents et les personnels soignants, pour notamment fournir les EHPAD en masques, pour mettre en place progressivement le dépistage de tous les résidents et personnels, en mobilisant très largement la réserve sanitaire. Ce combat contre le virus nécessite la mobilisation de tous les acteurs dans la durée et l’État y prend toute sa place, tout comme les collectivités à travers des actions multiples et volontaires.
Mais au-delà de cette crise, nous ne devons pas perdre de vue que nous n’avons pas découvert la situation particulièrement difficile de nos EHPAD avec cette crise. Depuis le début du quinquennat cette situation a bien été identifiée, ce qui a conduit le gouvernement, via la voix d’Agnès Buzyn alors, à présenter un plan d’urgence de 300 millions d’euros pour nos EHPAD fin 2018 afin notamment d’augmenter le nombre de soignants auprès des résidents d’EHPAD et d’augmenter le nombre d’infirmiers de nuit, pour accélérer la rénovation d’un certain nombre de structure.
Le vieillissement, le grand âge, la lutte contre la mise à l’écart des personnes âgées sont aujourd’hui des priorités de notre société. Les mesures qui étaient prévues par ce plan étaient nécessaires, mais nous devons aller plus loin en bâtissant une vision à long terme et en étant plus ambitieux pour les personnes âgées. Le projet de loi sur le grand âge qui est en cours de préparation était une priorité avant que ne débute la crise du coronavirus, son importance n’en est que plus renforcée aujourd’hui. Cette loi fera partie des textes majeurs qui seront discutés dans les mois qui viennent. Nous espérons que celles et ceux qui se complaisent dans la critique de l’action de l’État sauront alors se mobiliser dans la construction et la mise en place de cette loi.
Guillaume Gouffier-Cha, député Larem
Frédéric Descrozaille, député Larem
Jean-François M’Baye, député Larem
Jean-Jacques Bridey, député Larem
Laurent Saint-Martin, député Larem
Nabil Benbouha, référent Larem du Val-de-Marne