Nous sommes nombreux à partager la certitude que le vélo est un mode de déplacement particulièrement adapté à la crise actuelle, mais surtout à la période de déconfinement. Le vélo permet la distanciation sociale. A la reprise, les Franciliens se poseront beaucoup de questions concernant les déplacements qu’ils auront à faire avec une défiance possible envers les transports en commun. Notre responsabilité est de rassurer, de mettre à disposition les équipements sanitaires nécessaires, notamment les masques et le gel, et de diversifier l’offre de transports, notamment le vélo qui est bien plus respectueux que la voiture sur le plan environnemental. La sortie de crise ne doit surtout pas se traduire par une hausse de l’auto-solitarisme.
Je participai la semaine dernière en tant que vice-président du club des parlementaires pour le vélo à la réunion de coordination interministérielle pour le développement de l’usage du vélo. Nous avons fait le point sur l’avancement du plan vélo, la sortie des différents décrets suite à la Loi d’orientation des mobilités, et le vélo comme solution dans le contexte de crise et de déconfinement.
Nous avons un enjeu fort et en particulier en Ile-de-France pour permettre après le confinement un accès facilité au vélo, comme alternative aux transports en commun et à la voiture. Il faut à juste titre anticiper le temps du déconfinement, pour éviter de faire face à un fort afflux de cyclistes supplémentaires sans l’avoir prévu, sans équipements et aménagements dédiés. L’Ile-de-France est la région où la part modale des transports en commun est la plus forte, et où le report vers le vélo peut être massif, comme nous l’a démontré l’épisode de grève de cet hiver.
Je me réjouis à ce titre de la mission confiée à Pierre Serne, président du club des villes et territoires cyclables, qui est chargé de recueillir toutes les manifestations d’intérêt et les initiatives des collectivités volontaires pouvant rapidement être expérimentées en matière d’aménagements cyclables temporaires.
Je serai particulièrement actif ces prochaines semaines pour défendre ce sujet aux côtés de Pierre Serne, mais également de la FUB et de tous leurs partenaires de l’écosystème vélo. Je suis particulièrement sensible aux travaux que mène le blog vincennois velook en faveur du vélo d’occasion.
Trois points me semblent particulièrement importants :
- La mise en place des pistes cyclables temporaires élargies et continues, pour permettre aux cyclistes de se déplacer en gardant des distances, en prenant en compte les principaux flux domicile-travail. Une réflexion globale à l’échelle de la zone dense me semble urgente, afin de rendre les aménagements les plus efficaces possible.
- La possibilité d’accompagner les ménages, en particulier les plus modestes, pour l’accès à un vélo en état de marche, que ce soit l’acquisition d’un vélo neuf ou d’occasion ou la réparation d’un vélo qui ne sert pas depuis longtemps. L’idée d’un chèque vélo est envisagé. Comment le mettre en œuvre de manière pratique. Comment le financer ?
- La mise en place massive du forfait mobilité durable. Les décrets d’application sont en cours de préparation. Cela doit devenir un sujet prioritaire pour favoriser la pratique du vélo comme moyen de se déplacer entre le domicile et le travail, quand cela est possible.
L’attrait accru pour le vélo est une des rares informations positives dans le contexte actuel. J’espère que l’État, les collectivités territoriales, les administrations et les entreprises feront leur vélorution et prendront toutes les mesures nécessaires pour favoriser l’utilisation du vélo pour tous nos concitoyens. J’y serai vigilant.