En Chine a lieu un drame inacceptable qui rappelle les heures les plus sombres de l’histoire occidentale. Nous condamnons les pratiques des autorités chinoises dans le Xinjiang.
Lettre ouverte de parlementaires à Madame Dilnur Reyhan, faisant suite à sa tribune parue dans Le Monde et intitulée: “J’attends toujours la solidarité des féministes envers les femmes ouïgoures”.
Madame,
Vous avez appelé dans une tribune les féministes de France à se mobiliser plus largement autour de la situation dramatique des femmes ouïgoures en Chine. Vous avez raison.
Sous les yeux du monde, dans le Xinjiang, se joue un drame aussi révoltant qu’inacceptable. La France, par la voix de son Ministre des Affaires étrangères, a eu l’occasion de dénoncer et condamner publiquement la politique menée par les autorités chinoises, et de demander que la Chine permette l’accès à la zone du Xinjiang à des observateurs indépendants internationaux et à la Haut-Commissaire aux Droits de l’Homme de l’ONU. Nous saluons cette prise de position diplomatique de la France, et y joignons nos voix.
Le travail forcé, les détentions et disparitions, la destruction du patrimoine culturel, la politique de “rééducation” relatés par les médias internationaux rappellent vu d’Europe les heures les plus sombres de l’histoire occidentale. Cette action diplomatique est donc indispensable et doit s’accompagner d’une mobilisation forte de toute la société, notamment autour de la question des femmes qui subissent des campagnes de stérilisations massives, sont contraintes de “cohabiter” avec des fonctionnaires envoyés par Pékin, subissent violences sexistes et sexuelles.
Nous voulons vous dire, Madame, que le calvaire des femmes ouïgoures est une souffrance pour chaque femme, il est une souffrance pour chaque féministe, il est une souffrance pour chaque humaniste.
Il est des combats qui doivent, par nature, dépasser les frontières. Le féminisme est de ceux-là. C’est un combat universel, qui appelle à l’égalité entre les femmes et les hommes, que cela soit sur le plan juridique, social, économique, politique ou encore familial.
Ce combat, les féministes le mènent en France et elles ont raison: dans notre pays, beaucoup d’obstacles restent encore à lever pour passer d’une égalité en droits à une égalité de faits. Il reste nécessaire toutefois aujourd’hui de porter davantage ensemble, féministes du monde, ce combat pour l’égalité.
Élues et élus du peuple français, engagés pour le féminisme et pour l’égalité, nous tenons aujourd’hui à vous dire combien nous condamnons avec la plus grande des fermetés les pratiques des autorités chinoises dans le Xinjiang, relayées ces dernières semaines par la presse internationale. Nous nous tiendrons toujours du côté des femmes, toujours du côté de la justice, de l’égalité, de la dignité humaine.
La France, berceau du féminisme, berceau des droits de l’homme, ne saurait rester muette face à cette situation révoltante et indigne!
Fiona Lazaar, Députée du Val-d’Oise, Vice-Présidente de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale
Marie-Pierre Rixain, Députée de l’Essonne, Présidente de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale
Laurence Rossignol, Sénatrice de l’Oise et Vice-Présidente de la Délégation aux droits des femmes du Sénat
Erwan Balanant, Député du Finistère
Marie-Noëlle Battistel, Députée de l’Isère
Guillaume Chiche, Député des Deux-Sèvres
Bérangère Couillard, Députée de Gironde
Albane Gaillot, Députée du Val-de-Marne
Guillaume Gouffier-Cha, Député du Val-de-Marne et whip de la Délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale
Hubert Julien-Laferrière, Député du Rhône
Sonia Krimi, Députée de la Manche
Mustapha Laabid, Député d’Ille-et-Vilaine
Claudine Lepage, Sénatrice des Français établis hors de France
Jean-François Mbaye, Député du Val-de-Marne
Cécile Muschotti, Députée du Var
Sophie Panonacle, Députée de Gironde
Sira Sylla, Députée de Seine-Maritime
Aurélien Taché, Député du Val-d’Oise
Laurence Trastour-Isnart, Députée des Alpes-Maritimes