Je me réjouis de cet amendement du gouvernement permettant de créer une MIG – mission d’intérêt général – dédiée aux femmes victimes de violences. En effet, la prise en charge des violences, notamment les violences conjugales, nécessite une prise en charge médico-sociale adaptée, comprenant à la fois un accueil ouvert, la délivrance de soins et un accompagnement psycho-social. Certaines structures dédiées, à l’instar de la Maison des femmes de Saint-Denis, ont vu le jour et permettent une prise en charge adaptée des victimes de violences, mais ne pouvaient pas avoir de financements pérennes de l’Etat. La maison des femmes est un lieu qui offre un parcours de soins aux femmes victimes de violences (conjugales et sexuelles, mariages forcés, excision) en leur permettant une reconstruction physique et psychique, un accompagnement social et juridique dans un lieu unique et chaleureux, grâce à une équipe pluridisciplinaire composée de médecins, sages-femmes, psychologues, infirmières, conseillères conjugales, avocats, juristes, policiers, ostéopathes. De la demande de contraception en passant par l’IVG, les soins autour d’une excision, d’un viol aux violences physiques ou psychologiques, dans le cadre familial, conjugal ou autre, les équipes de la Maison des femmes offrent les soins les plus adaptés et les plus actuels à des femmes souvent en situation de vulnérabilité et de grande précarité. En 2018, le fonctionnement de la Maison des femmes de Saint-Denis dépendait fortement de fonds non hospitaliers, que ce soit de collectivités locales ou de fondations privées, notamment d’entreprises.
Dès ma première visite à la Maison des femmes, j’étais conscient de la nécessité de trouver une solution pérenne de financements publics pour les structures de prise en charge par le soin des femmes victimes de violence. Après plusieurs courriers, j’avais posé en 2019 une question orale à Adrien Taquet sur l’absence de financement de l’Etat qui risquait de mettre en question la pérennité de la Maison des Femmes de Saint Denis. Je demandais quelles mesures allaient être prises pour pérenniser le financement de cette structure unanimement saluée et qui fait ses preuves au quotidien.
A l’occasion des visites de terrain du Grenelle des violences conjugales, j’ai rencontré d’autres soignants impliqués dans la lutte contre les violences conjugales qui souhaitaient ardemment la mise en place de cette MIG, l’instar du Docteur Benoit Brousse et de son équipe qui officient au CHI d’Elbeuf à l’EHMAVI Equipe Mobile Hospitalière d’Aide aux Victimes de Violence.