Par où commencer ? Je ne vais pas revenir sur l’année que nous venons de vivre. Une année d’épreuves. Une année douloureuse. Une année malade qui, au-delà de l’épidémie, nous questionne sur notre société et notre modèle. Il y aura un avant et un après 2020.
Ces dernières années, les crises se sont succédées. Elles ont renforcé les fractures au sein de notre société, les inégalités, la défiance envers toutes les institutions, les peurs et les haines aussi qui se nourrissent entièrement des difficultés que nous vivons. Pour bon nombre de nos concitoyens, l’avenir est rempli d’incertitudes et d’inquiétudes. Notre société est morose, déprimée. Tout débat politique est source de tensions où la moindre étincelle entraîne une flambée de contestation immédiate et de violences. Le tableau est sombre et collectivement nous n’arrivons plus à voir les choses qui fonctionnent et les perspectives positives qui sont devant nous. Elles sont très nombreuses pourtant et devraient nous encourager chaque jour. Il n’appartient qu’à nous toutes et nous tous de changer cela.
Des périodes difficiles, notre pays en a connu beaucoup à travers son histoire. Et des bien plus douloureuses. Nous avons toujours su les surmonter et nous appuyer dessus pour renforcer notre société. Je suis convaincu qu’aujourd’hui encore nous y arriverons. Nous allons faire de cette crise une force pour améliorer notre modèle social en le rendant plus juste, plus équitable et plus solide. Nous devrons avoir une attention permanente pour notre jeunesse qui représente l’avenir de notre pays, pour les personnes qui vivent dans la pauvreté et à qui nous devons permettre de s’en sortir ou de se reconstruire, pour l’égalité entre les femmes et les hommes sans laquelle notre société ne pourra pas avancer. Nous nous appuierons par ailleurs sur cette crise pour revoir notre mode de vie, de production, de consommation, d’habitat, de déplacement, de communication. C’est le chantier de la transition écologique qui est en cours et que nous allons poursuivre sans relâche. Au moment où le Royaume-Uni quitte l’Union européenne, nous devrons aussi plus que jamais poursuivre notre volonté d’approfondir la construction de notre Europe avec envie, conviction et détermination. Elle est notre avenir.
Le moment que nous vivons est singulier et nous devons tous nous engager. Nous devons sortir de notre individualisme et reprendre le chemin de l’engagement pour notre société, quelle qu’en soit la forme. Nous devons nous demander ce que, chacune et chacun à notre niveau, nous pouvons faire pour notre société. C’est aujourd’hui qu’il faut se poser cette question. C’est maintenant qu’il faut agir. Et si possible, engageons-nous en changeant les méthodes. Sortons de nos fonctionnements claniques. Apprenons à nous écouter les uns et les autres. Réapprenons à discuter, à débattre et à faire de nos échanges les bases de la construction de consensus plutôt que l’origine de conflits qui nous divisent. Enfin, sortons de notre pessimisme et notre goût de la mauvaise nouvelle. Pour aller de l’avant, il nous faut retrouver la bienveillance comme vertu cardinale et l’optimisme comme guide de notre action. Oui, nous allons surmonter cette période et oui demain sera meilleur qu’aujourd’hui. Il n’appartient qu’à nous de nous y mettre, de participer, de dépasser les clivages, de rassembler, de faire ce que notre avenir sera.
Par où commencer ? Par là. Nous allons y arriver, et nous allons y arriver ensemble. Je vous souhaite à toutes et à tous de passer une belle et heureuse année 2021, une année faite d’engagements, de projets et de solidarités.