Cher.e.s ami.e.s,
C’est un plaisir de vous retrouver si nombreux ce soir à Fontenay-sous-Bois. Et ce soir, je vais déroger au protocole habituel. Dans ces moments si particuliers et troubles que nous vivons, je tiens pour commencer à remercier les acteurs associatifs qui sont présents et ceux qui ne pouvaient pas être parmi nous également ; vous les citoyens engagés pour les autres qui faites vivre les solidarités de notre territoire au quotidien. Les idées et l’énergie vous n’en manquez jamais. Et pourtant, mon sentiment est que nous ne vous facilitons pas toujours la vie. Et pourtant, peut-être plus que jamais, nous allons avoir besoin de vous pour construire notre société de demain et garantir son unité. Merci pour votre engagement. Pour l’année 2019, en ce début de soirée, je tiens à formuler un vœu, celui que nous arrivions à redéfinir les relations entre l’Etat et le monde associatif. Nous devons le faire.
Je tiens également, à saluer l’ensemble des élus qui sont présents ici, celles et ceux qui font vivre notre démocratie dans nos villes et nos quartiers. Celles et ceux qui ne comptent pas leurs heures et ont à cœur, toujours, de comprendre notre société et d’apporter des solutions. Celles et ceux qui défendent et construisent notre territoire et je tiens à remercier très chaleureusement le président de notre territoire Paris Est Marne et Bois Jacques JP Martin pour sa présence parmi nous ce soir, ainsi que les représentants des institutions qui font sa fierté également.
Enfin, je tiens (et je sais qu’il me pardonnera pour cet écart de conduite de début de discours car je connais son attachement au monde associatif et à la vie démocratique) je tiens à remercier le maire de Fontenay-sous-Bois, Jean-Philippe Gautrais, pour la mise à disposition de cette salle et pour sa présence parmi nous ce soir. Ce qui est normal à Fontenay, me dit-on souvent. Mais cela n’étant pas le cas partout dans notre pays, je tiens à le dire. Et je me félicite d’être le représentant d’un territoire, qui compte pour moi, où la confrontation politique n’exclut jamais les temps d’échange, de débat, de partage de réflexions, des temps qui sont nécessaires pour confronter les idées, pour défendre également nos valeurs communes et les projets structurants de notre territoire comme les transports par exemple. Sur ce dernier sujet, nous aurons d’ailleurs fort à faire encore cette année tant, pour le moment, les engagements ne sont pas au rendez-vous.
Monsieur le maire, je tiens également à vous remercier, tout comme les deux autres maires de notre circonscription Charlotte Libert-Albanel et Patrick Beaudouin, d’avoir accepté de me mettre à disposition des salles afin que je puisse organiser dans les jours qui viennent plusieurs ateliers dans le cadre du grand débat national (un tract avec les dates est à votre disposition). Je ne vous cacherai pas chers amis que ce n’est pas forcément le conseil qui nous a été délivré à nous les parlementaires. Mais, pour ma part, je ne considère pas que l’organisation et l’animation relèvent uniquement des maires. Je pense que les maires, comme tous les élus locaux, ont davantage un rôle d’agitateur d’idées à jouer que d’animateur. De mon côté, avec mon équipe, nous prendrons notre part de responsabilité dans ce débat. Aussi, avec l’appui matériel des mairies, je vais organiser cinq ateliers. Et je vous invite toutes et tous bien entendu à y participer très largement. Durant ces réunions je ne parlerai que très peu, beaucoup moins que ce soir, je vous rassure. La parole sera entièrement aux participants. Je vous y attendrai avec votre vécu et vos idées. Je ne manquerai pas non plus de répondre aux invitations de celles et ceux qui organiseront des temps d’échange dans ce cadre.
Mesdames et Messieurs, ce moment d’échange est unique dans l’histoire de notre pays qui n’est pas particulièrement réputé pour son modèle participatif. Ce moment est nécessaire. Ne nous y trompons pas.
Il est nécessaire parce ce que les élections, nationales ou locales, ne permettent plus aujourd’hui de trancher tous les débats.
Il est nécessaire parce que la période de transitions multiples que nous connaissons dans une période de paix est un moment particulier.
Il est nécessaire parce qu’au moment de débuter cette nouvelle année, les interrogations collectives sont nombreuses. Où allons-nous ? comment construire ensemble le monde de demain ? Comment bâtir une société plus juste, une société qui permette à chacun de reprendre le pouvoir sur sa vie individuelle et collective ?
Il est nécessaire parce que les inquiétudes sont fortes. Les crises s’ajoutent aux crises. Les fractures géopolitiques, les tensions religieuses, les inégalités économiques et sociales s’accroissent dans un environnement de plus en plus dégradé. Nos sociétés, de plus en plus individualistes, sont frappées par la solitude et le sentiment d’abandon d’un nombre important de nos concitoyens. Les temps s’accélèrent et la perte de sens que nous pouvons donner à nos vies avec.
Il faut entendre le cri sourd qui se cache derrière l’explosion de colère que nous avons connue ces dernières semaines dans tous les territoires de notre pays. Il faut également tenir compte des difficultés qui ne s’expriment pas ou peu, notamment dans nos territoires métropolitains. Dans toutes les expressions citoyennes qui sont faites, il n’est pas uniquement question de pouvoir d’achat. Il est question de vie, de vies au pluriel. De vies qui s’expriment, que nous devons entendre et comprendre. Nous devons comprendre la réalité de ces vies souvent volontaires mais fatiguées. Et nous devons aujourd’hui apporter collectivement des solutions.
Personne n’ayant de remèdes miracles, c’est ce que doit permettre le Grand débat.
Mes chers amis, l’époque que nous vivons ne doit pas se traduire par un repli sur soi mais par davantage de communication et de partage, quelle qu’en soit la forme.Les défis qui sont devant nous sont importants, c’est une réalité. Et les inquiétudes face aux changements existent. Elles sont normales. Le réchauffement climatique, la révolution numérique et ses conséquences sur la sociabilité, le vieillissement de nos populations, les évolutions migratoires et l’accueil de personnes qui ont fui leur pays car ne pouvant plus y vivre, la modernisation de nos industries et de nos activités économiques dans un espace qui est aujourd’hui mondialisé, qu’on le veuille ou non, la réduction des inégalités à travers le monde et la défense des droits humains, la bataille pour l’égalité entre les femmes et les hommes, etc. Autant de transformations que nous devons affronter et que nous allons affronter. Je me permets d’ailleurs d’insister sur un combat en particulier, celui de l’égalité entre les femmes et les hommes. La société dans laquelle nous vivrons demain je veux que les violences envers les femmes, les inégalités salariales et fiscales, les inégalités face à l’éducation, à l’accès aux emplois scientifiques et de direction, les inégalités en matière de représentation démocratique n’y soient plus qu’un souvenir. Et j’espère pouvoir compter sur vous toutes et vous tous dans ce combat. Je tiens d’ailleurs à vous dire que lors des prochaines élections municipales, auxquelles je ne serai pas candidat, je serai tout de même vigilant sur quelques points dont notamment cette question. J’écrirais à tous les candidats afin qu’ils prennent des engagements et notamment celui de mettre en place une délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les femmes et les hommes dans leur commune en cas d’élection. A l’exemple de ce qui se fait à Fontenay avec le travail d’Assia Benziane notamment. Sur ce combat, soyez certains que je ne lâcherai rien. Je ne lâcherai rien car notre société ne peut demeurer plus longtemps autant structurée autour des inégalités entre les femmes et les hommes.
Il y a un deuxième combat que je ne peux oublier et que nous devons mener, sur lequel en raison de la période électorale je ne pourrai m’exprimer longuement ce soir, c’est celui de l’Europe. A l’heure où les nationalistes sont clairement de retour, notre Europe nous devons la défendre et en parler. Cette Europe qui nous rassemble dans notre diversité et nous permet de construire l’avenir, nous devons l’approfondir et la renforcer. Ma mobilisation sur la campagne qui s’annonce sera, sachez-le, totale.
Chers amis, les défis qui sont devant nous sont de taille et nous allons les relever. Ces défis nous arriverons à les relever si nous arrêtons de fuir nos responsabilités collectives, des responsabilités qui dépassent bien souvent les clivages politiques. Il nous appartient à toutes et à tous de participer à la construction des solutions permettant de les relever. Des solutions tournées vers l’avenir. Nous devrons par ailleurs le faire sans perdre de vue que notre pays a son histoire, des valeurs fortes, humanistes et généreuses ; qu’il a des représentants élus démocratiquement qui sont au service de l’intérêt général ; qu’il a aussi une structure administrative solide qui a toujours su faire face aux aléas et une organisation sociale et solidaire parmi les plus développée du monde. Dans combien d’autres pays a-t-on accès à l’éducation, aux soins, à la culture ou à la retraite de manière universelle ? Dans combien d’autres pays porte-t-on une telle attention à la qualité et à la protection des services publics. Ce système nous le finançons collectivement. Il est notre plus grande richesse commune et nous devons le préserver. Ces défis, nous arriverons à les relever si nous sortons de nos vieux débats, si nous regardons notre modèle tel qu’il est avec ses forces et ses faiblesses. Nous arriverons à les relever si nous avons le courage de le moderniser à partir de mesures radicalement tournées vers l’avenir. Par le passé, nos aînés ont dû faire face à des enjeux similaires et ils y sont arrivés. Alors, pourquoi pas nous ?
N’oublions jamais non plus notre histoire. Ce n’est pas en cédant à la peur, ni en désignant des boucs émissaires ou en rejetant la faute sur les différents gouvernements qui ont précédé, que nous arriverons à avancer. Ni même en rejetant les responsabilités sur les femmes et les hommes qui font vivre nos services publics au quotidien. Bien entendu, ce n’est pas non plus en sombrant dans la violence, le rejet de l’autre, le racismes, l’antisémitisme, l’homophobie, la misogynie, en tombant dans ce que l’humain a de plus sombre en lui, que nous arriverons à avancer. Les attaques, les insultes, les menaces que nous avons vus s’exprimer ces dernières semaines dans notre pays nous devons les condamner avec fermeté et les combattre. Elles n’ont pas leur place dans notre République.
Ces défis, nous arriverons à les relever si nous nous écoutons les uns et les autres, si nous mesurons nos propos et le poids qu’ils peuvent avoir. Il nous faudra porter une attention particulière aux attitudes à prendre pour agir avec humilité et délaisser les arrogances égocentriques. Nous devons sortir de la crise de responsabilités que nous connaissons aujourd’hui et nous concentrer sur les valeurs que nous portons collectivement et qui font la solidité de notre société: Les principes démocratiques, la liberté, l’égalité, la fraternité. Des valeurs qu’il nous faut non pas brader au profit de l’individualisme consumériste mais qu’il nous faut défendre et approfondir. Des valeurs qu’il nous faut porter individuellement et collectivement. Sans quoi il n’y aura pas d’avenir commun possible, tout simplement. Nous avons, nous devons même avoir des désaccords. C’est la démocratie. Mais sur ces valeurs communes, nous ne devons rien céder. Jamais !
Enfin, ces défis, nous n’arriverons à les relever que si nous veillons à remettre l’humain et la solidarité au cœur de notre société. Et je sais que ce message a un sens dans notre territoire et tout particulièrement ici à Fontenay-sous-Bois, une ville ouverte sur l’autre, sur le monde. C’est d’ailleurs pour cela que dans quelques minutes je vous inviterai à découvrir, autour de quelques boissons produites localement, des plats venus d’ailleurs préparés par les cuistots migrateurs. Une entreprise qui invite à la réflexion et qui tire notre société vers le haut.
Mes chers amis, nous avons chacune et chacun notre vécu et nos convictions. Nous partageons des valeurs fortes qui sont le socle de notre contrat social, des valeurs qui nous rendent fiers de ce qu’est notre pays. Les défis qui sont devant nous, nous allons les regarder droit dans les yeux et nous allons les relever. Et nous allons les relever en ayant la volonté d’y associer tous nos concitoyens, quelque soit leur lieu de vie, leur origine, leur profession, leur sexe, leur croyance ou non croyance, leur orientation sexuelle. Nous allons les relever dans le respect de notre diversité. C’est en prenant ce chemin que nous construirons une société plus juste, plus innovante, plus fédératrice, que nous réduirons les inégalités et que nous renforcerons notre vivre ensemble. N’oublions jamais cela et, en 2019, quels que soient nos parcours de vie et de pensées respectifs, portons ce message avec conviction. En tout cas sachez pouvoir compter sur moi pour défendre ces valeurs et tenter de ne jamais m’en écarter.
Mesdames et Messieurs, je vous souhaite à vous et vos proches une belle et heureuse année 2019, une année riche en projets, en rencontres et en citoyenneté.