L’égalité entre les femmes et les hommes a été proclamée « grande cause du quinquennat » par Emmanuel Macron dès 2017.
Depuis lors de nombreuses actions ont été engagées par le gouvernement afin de promouvoir l’éducation et remporter le combat culturel en faveur de l’égalité, ainsi que lutter contre les violences. Le Grenelle des violences conjugales lancé par Marlène Schiappa cet été s’est achevé le 25 novembre dernier. Il a permis au Premier ministre de faire des annonces importantes et attendues.
Pour autant, le combat contre les inégalités entre les femmes et les hommes que nous menons, s’il démarre dès le plus jeune âge, est un combat qui doit également se poursuivre au moment de la retraite. C’est l’un des principaux objectifs du projet de système universel de retraite mené par le Haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye.
Le système actuel de retraite est porteur de nombreuses inégalités, à commencer par celles entre les femmes et les hommes. En effet il est injuste que dans le système actuel de retraite, la naissance d’un enfant soit inégalement prise en compte selon qu’on est fonctionnaire (avec un droit à deux trimestres) ou salariée du secteur privé (avec un droit à huit trimestres).
De même il est injuste que la retraite des femmes soit inférieure de 42% à celle des hommes en moyenne, alors même que la différence de rémunération entre les femmes et les hommes est de 23% ! Le système de retraite renforce les inégalités salariales jusqu’à faire que 70% des bénéficiaires du minimum de retraite sont des femmes.
Il est tout aussi injuste que dans le système actuel de retraite, une femme sur cinq soit contrainte de travailler jusqu’à 67 ans pour ne pas avoir de diminution de sa retraite, souvent déjà faible, du fait d’un manque de trimestres. Le système actuel pénalise les personnes à carrières courtes marquées par des interruptions : en l’occurrence, souvent des femmes qui subissent trop le temps partiel.
D’abord, en portant le minimum de retraite à 1000 euros, soit 85% du Smic net qui bénéficiera au 70% de femmes actuellement au minimum contributif.
Ensuite, en proposant un âge d’équilibre à 64 ans qui permettrait de partir à taux plein, c’est-à-dire avec 100% de sa retraite, sans attendre jusqu’à 67 ans, comme c’est le cas chaque année pour 80 000 femmes.
Sur les droits familiaux, le système universel de retraite prévoit également l’attribution de points de solidarité pour le congé maternité qui permettront systématiquement d’augmenter la retraite, ainsi que l’attribution d’une majoration de retraite de 5% par enfant, dès le premier enfant. Au total, c’est ainsi 5 millions de femmes supplémentaires qui bénéficieront d’une majoration de pension.
Au moment où certains tentent d’agiter les peurs et d’entretenir les polémiques infondées, il nous paraissait important de rappeler l’ambition de ce projet universel dont le but est précisément de renforcer notre cohésion nationale et la solidarité dans notre société.
Guillaume Gouffier-Cha, Député du Val-de-Marne
Marie-Pierre Rixain, Députée de l’Essonne, Présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les femmes et les hommes
Sophie Panonacle, Députée de Gironde
Bérangère Couillard, Députée de Gironde
Gael Le Bohec, Député d’Ille-et-Vilaine
Fiona Lazaar, Députée du Val-d’Oise
Laetitia Romeiro-Dias, Députée de l’Essonne
Céline Calvez, Députée des Hauts-de-Seine
Mustapha Laabid, Député d’Ille-et-Vilaine
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