Si avec mon équipe nous avons voulu vous réunir, c’est d’abord pour que nous nous retrouvions physiquement après la crise sanitaire que nous avons vécue, après le confinement, le déconfinement, après cette épreuve qui a frappé notre pays et nos familles, et qui continuent de frapper le monde entier.
Cette crise a été une épreuve. Elle a été une épreuve pour nos personnels soignants qui ont dû chaque jour travailler face au virus pour sauver le plus de vies possible, pour faire tenir notre système hospitalier. Elle a été une épreuve pour tous les salariés des métiers de la première et de la deuxième ligne, ces métiers dont on a tant perçu l’utilité sociale et qui ont permis à notre pays de continue à tourner. Je pense aux caissières, aux personnels d’entretien et de nettoyage, aux éboueurs, aux commerçants de bouches, aux pharmaciens. Il faut d’ailleurs noter et ne pas oublier que ces métiers sont fortement féminisés et qu’un nombre important de ces salariés sont des ressortissants étrangers. Ne l’oublions jamais, car nous aurons dans les mois qui viennent à revaloriser ces métiers et à mieux reconnaître ces femmes et ces hommes. Cette crise a été une épreuve pour notre économie qui a dû être mise à l’arrêt avec toutes les difficultés et les inquiétudes sociales que cela représente aujourd’hui. Cette crise a été enfin une épreuve pour chacune et chacun d’entre nous et notamment pour les plus fragiles ou les plus faibles, ceux pour qui le confinement a été un accélérateur d’inégalités.
Pour ma part, j’aimerai souligner un enseignement positif qui est trop peu dit. Nous pouvons être fier de notre Nation et de notre système. Notre pays a tenu face à cette crise sanitaire. La France ne s’est pas écroulée et des mesures fortes ont été mises en place pour protéger la santé de nos concitoyens, pour soutenir notre économie qui était à l’arrêt, pour assurer la continuité scolaire de tous les enfants, dans tous les territoires, pour renforcer les aides à destination des familles les plus fragiles. Notre système administratif, hospitalier, éducatif, d’ordre public a tenu. C’est trop peu dit publiquement, mais qu’il s’agisse des services économiques et sociaux de l’Etat, du pôle emploi, des CAF, de l’Education nationale, leur mobilisation a été totale et exemplaire. Par ailleurs, un peu partout, au sein des entreprises, dans nos quartiers, des solidarités nouvelles ont immédiatement été mises en place, chacun faisant attention à l’autre. Dans notre pays, l’un des pays les plus pessimistes du monde, qui a pour habitude de s’autoflagéler, je pense que nous devons saluer ces côtés positifs de la crise que nous avons vécue.
Bien entendu, cette crise révèle des points que nous devons améliorer. Nous devons renforcer nos services publics essentiels dans tous nos territoires. Il s’agit de la santé, de la justice, de la sécurité, de l’Éducation nationale. C’est ce que nous avons commencé avec le Ségur de la Santé. Nous allons devoir accélérer nos travaux sur l’autonomie et l’indépendance. Là aussi, c’est ce que nous avons commencé il y a quelques jours avec la création de la cinquième branche de la sécurité sociale avec un début de financement.
Nous devons clarifier notre organisation et nos compétences territoriales. La crise a révélé un grand nombre d’incohérences, de lourdeurs, de concurrences mal placées, d’absence aussi par moment. Nous allons devoir clarifier tout cela. Nous sommes d’ailleurs directement concernés ici avec la Métropole du Grand Paris. Nous allons devoir trancher.
Enfin, il y a peut-être un enseignement qui est au-dessus de tous les autres, c’est bien entendu l’enseignement environnemental et écologique. Nous en parlons depuis longtemps et réellement depuis le début des années 1990 et le sommet de la Terre de Rio de 1992. Mais les conséquences du réchauffement climatique, des dérèglements de la biosphère, les conséquences de la sur pollution des aires urbaines, nous paraissaient loin et indirectes. Avec cette crise, nous prenons toutes et tous conscience de la violence de ces conséquences sur nos sociétés et de notre fragilité collective face à la nature. Nous prenons aussi conscience de l’urgence à agir plus vite pour construire un monde totalement respectueux de son environnement. C’est ce que nous allons faire dans les temps qui viennent avec la mise en place de 146 des 149 propositions de la Convention citoyenne pour le climat. Construire une société neutre en carbone d’ici 2050, une société plus sobre où l’humain passe avant la consommation, où l’avenir passe avant l’immédiat, tels sont les chantiers qui sont devant nous. Et pour le coup, nous devons les réussir.
Enfin, nous n’allons pas arrêter les travaux qui sont en cours pour pérenniser notre modèle social, notre Etat providence, et préparer l’avenir de notre pays. Dans ce cadre-là, la réforme des retraites aura bien lieu, tout simplement parce que notre système actuel est injuste et parce qu’il n’est pas viable financièrement. Et sur ce sujet, nous ne pouvons pas renvoyer la responsabilité aux générations à venir. Il est notre responsabilité de faire cette réforme attendue depuis plus de trente ans.
Oui, tous ces chantiers sont importants et comme nous le faisons depuis le début de ce mandat avec mon équipe, nous voulons vous associer à ces grands chantiers. J’aurai besoin de connaître vos questionnements et vos remarques, vos propositions aussi. Je vous invite à me faire connaître quelles sont pour vous les priorités qui sont devant nous.
Je vous proposerai plusieurs temps d’échanges dans les prochaines semaines. Un premier temps d’échanges aura lieu la semaine du 20 juillet, par zoom avec un des membres de la convention citoyenne pour le climat. Et en septembre, j’organiserai deux soirées d’échanges et de travail sur le plan de relance. Dès cette semaine, je vous inviterai à me faire remonter vos réflexions. Nous maintiendrons par ailleurs les séances de questions au député qui auront lieu le lundi soir une fois par mois à compter de la rentrée afin que vous puissiez être informés de l’actualité et remonter vos réflexions.
Il y a enfin deux sujets sur lesquels je vous propose de continuer à échanger aussi tout au long de l’année qui vient. Le premier est fondamental pour la préparation de l’avenir. Il s’agit de l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans un an, nous accueillerons à Paris le forum Génération égalité. Ca sera un grand moment. Aussi, tout au long de l’année, je vous proposerai plusieurs temps d’échange sur ce sujet.
Le deuxième concerne notre vie démocratique. Le grand enseignement que nous devons tirer des dernières municipales c’est le niveau de l’abstention et le désintérêt de plus en plus fort de nos concitoyens pour la politique, pour la vie de la cité et de notre pays. Ce désintérêt nous le mesurons année après année, campagne après campagne, élection après élection. Nous devons réenchanter notre vie démocratique. Ca devient même une urgence. Aussi, dès le mois d’octobre, je vous proposerai plusieurs ateliers de travail sur le sujet avec l’intervention d’experts pour éclairer nos travaux. Et je compterai fortement sur vous pour alimenter ces travaux, sur vous qui êtes engagés au quotidien dans la vie locale, à vous qui êtes engagés pour les autres que ce soit dans une association, dans un parti, un syndicat ou en tant qu’élu, vous qui êtes les piliers de notre démocratie.