Edito mensuel #38

Août 2021

Une vague de contestation. Des manifestations en plein mois de juillet, des cris, des invectives. Une colère qui s’exprime. J’observe depuis le poste de télévision les mobilisations de ce samedi 24 juillet avec une réelle attention. Ces rassemblements sont l’expression d’un désaccord vis-à-vis des mesures que nous sommes amenés à prendre pour gérer la crise sanitaire et faire face à la quatrième vague qui touche cet été notre pays.

Je le sais, la crise que nous vivons maintenant depuis plus d’un an est éreintante pour chacune et chacun. Elle est source d’inquiétudes et de questionnements. Et les mesures que nous sommes amenés à prendre sont des mesures particulièrement lourdes. Elles sont cependant nécessaires et proportionnées à la réalité que nous vivons. Que ce soit le pass sanitaire, l’isolement obligatoire des personnes positives ou l’obligation vaccinale des personnels soignants, ces mesures doivent nous permettre de freiner l’épidémie tout en maintenant ouvert tous les lieux de vie du quotidien. Ces mesures, nous ne les prenons pas de gaîté de cœur. Nous les prenons avec responsabilité.

Ces manifestations sont aussi l’expression d’une part sombre de notre pays que l’on ne doit pas taire. Elles sont en partie l’expression de mouvements complotistes et anti-républicains. Elles sont l’expression de certaines et certains qui sous couvert de dénoncer la dictature que serait en train de devenir notre pays, portent pour principal projet la contestation de notre modèle démocratique et social. L’appel à l’intimidation des élus voire les menaces de violences physiques, le saccage de centres de vaccination, la diffusion permanente de rumeurs et de fake news, le négationnisme de la Shoah et le relent d’antisémitisme à travers le détournement du port de l’étoile jaune sont l’expression d’une réelle forme de radicalisation et de violences anti-démocratiques. Nous devons prendre conscience de ce que ces dérives expriment et ne pas les accepter. Personnellement, c’est avec la plus grande fermeté que je condamne ces actes et que je continuerai de les dénoncer à chaque fois qu’ils seront commis. Les décisions que nous sommes amenés à prendre sont certainement imparfaites, elles sont contestables et critiquables. Mais n’oublions jamais qu’elles sont prises dans un cadre démocratique, qu’elles sont construites dans le respect de nos institutions et avec la recherche permanente de protéger nos libertés individuelles. Ces décisions peuvent être attaquées en justice et mises en débat lors des élections démocratiques qui ont lieu de manière régulière. C’est ce qui fait que nous vivons bien dans une démocratie.

Cette crise sanitaire aura été une épreuve pour notre pays et nous serons certainement amenés à en reparler pendant longtemps. Elle est l’occasion par ailleurs de nous interroger sur la société que nous voulons construire pour demain. C’est tout l’enjeu du plan de relance qui se met progressivement en place dans nos territoires avec deux grands objectifs : réussir la transition écologique et réindustrialiser notre pays. C’est tout l’enjeu de la loi Climat et résilience que nous avons définitivement adoptée courant juillet et qui doit nous permettre de réussir à atteindre la neutralité carbone en 2050. C’est enfin tout l’enjeu des discussions et des débats que nous aurons dans les mois qui viennent sur la construction du modèle social que nous voulons pour notre pays pour les prochaines décennies. Ces échanges, nous les reprendrons dès le mois de septembre avec envie et détermination, j’en suis convaincu. D’ici là, je souhaite à chacune et à chacun de passer un bel été.