Voici le contenu de mon intervention.
Madame/Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Madame la Présidente de la commission des Lois,
Monsieur le Rapporteur,
Mes chers collègues,
Une nouvelle fois depuis le mois de mars 2020 nous nous retrouvons ici pour décider des mesures que nous allons prendre pour gérer la crise sanitaire à laquelle nous sommes confrontés.
Ces moments ne sont jamais des moments faciles. Nous vivons une crise majeure qui nous demande d’agir en conséquence avec un double objectif, protéger la santé de tous les Français et permettre par ailleurs à la vie de continuer. Les variants Delta et Omicron entraînent depuis plusieurs semaines une reprise de l’épidémie particulièrement forte qui nous conduit à prendre de nouvelles mesures. Ces mesures répondent à un triple objectif, renforcer l’importance de la protection vaccinale avec la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal, renforcer la lutte contre les comportements frauduleux qui peuvent exister avec le durcissement des sanctions en cas d’utilisation de faux passes et la possibilité de mieux les contrôler, maintenir l’état d’urgence sanitaire en Martinique et à l’île de la Réunion où des mesures plus importantes restent nécessaires.
Mes chers collègues, j’aimerais ici revenir sur trois points qui me paraissent importants pour comprendre l’action que nous menons.
D’abord, j’aimerais revenir sur la réalité même de cette crise. Je le sais, nous le savons tous, nos concitoyens sont épuisés par cette crise qui dure depuis près de deux ans et qui a demandé à tous des efforts et des sacrifices. Certains pensent que nous en serions sortis. C’est une erreur. Actuellement, jamais le niveau de propagation et de contamination du virus n’a été aussi virulent et cela continue de mettre notre système hospitalier sous tensions et de mobiliser totalement, même bien au-delà du raisonnable, l’ensemble de nos personnels soignants à qui nous devons tant depuis le début de cette crise. Or, aujourd’hui, de nouveau, nous ne sommes pas loin de la saturation et la question est de savoir quelles mesures nous devons prendre pour faire face à l’urgence de la crise, une crise qui est bien réelle et qui continue de briser des vies et des familles.
Ensuite, le vaccin est bien la meilleure solution pour sortir de cette crise. Le vaccin est la meilleure solution car il freine la propagation mais surtout il protège les individus du risque de développer des formes graves de la maladie qui peuvent conduire à l’hospitalisation, or c’est là tout l’enjeu : maintenir les capacités de notre système de santé pour être en mesure de soigner tout le monde. Notre responsabilité à nous parlementaires est donc d’être très clairs sur l’importance du vaccin et de ne laisser place à aucun doute. Aussi, j’espère que celles et ceux qui débutent leur discours par un bref « nous sommes bien entendu pour le vaccin » avant d’enchaîner sur un « mais » porteur de toutes les attaques contre la vaccination sauront sortir de leurs postures politiciennes qui ne peuvent alors qu’être qualifiées d’antivax.
Mes chers collègues, aujourd’hui 90% de la population éligible à la vaccination a reçu une première dose. Je tiens ici à saluer les Françaises et les Français qui se sont très largement mobilisés depuis près d’un an. Mais nous devons encore amplifier cette campagne vaccinale car aujourd’hui encore trop de nos concitoyens, pour diverses raisons, ne sont pas vaccinées. Et ce sont bien ces personnes que nous retrouvons en très grande majorité dans nos hôpitaux à l’heure où nous débutons nos débats. A ces derniers, je formule une demande, s’il vous plait, pour vous protéger mais surtout pour protéger vos proches, allez vous faire vacciner.
Le troisième point que je souhaite partager avec vous c’est notre volonté de tout mettre en œuvre pour que la vie continue, la vie économique, la vie culturelle, la vie éducative. D’ailleurs, c’est pour cela que nous avons toujours tout fait pour maintenir les écoles ouvertes, et c’est pour cela que la rentrée scolaire a bien eu lieu ce matin. C’est un enjeu majeur de notre lutte contre les inégalités. Cela implique qu’à côté de la campagne vaccinale que nous menons, nous continuions et amplifions notre politique de prévention basée sur le dépistage (je rappelle qu’aujourd’hui seuls les tests de conforts pour les personnes non-vaccinées ne sont pas pris en charge par la collectivité), le port du masque, les gestes barrières, le recours au télétravail. Les décisions prises par le gouvernement ces derniers jours vont dans ce sens et nous les saluons.
Enfin, avant de conclure, j’aimerais répondre à une autre des critiques que j’entends ici et là, une critique portée par certains, une critique qui débouche régulièrement sur des insultes et des menaces, voire même à des agressions, à l’encontre des élus, des soignants aussi, c’est-à-dire à l’encontre de celles et ceux qui agissent. Ceux-là expliquent que nous vivrions en dictature. Je ne peux accepter ce discours. L’ensemble des décisions que nous avons prises depuis mars 2020 pour gérer cette crise ont été prises dans le respect des règles de notre démocratie, après des débats contradictoires, avec le contrôle du Conseil constitutionnel et de la justice pour ce qui est de l’application des mesures lorsqu’elles peuvent être contestées. Aussi, c’est avec une réelle fermeté que je tiens à condamner les propos et actions de ceux qui instrumentalisent la gestion de cette crise sanitaire pour en réalité attaquer notre démocratie et tenter d’installer un climat de terreur sur celles et ceux qui servent la République Française.
Mes chers collègues ce n’est pas de gaîté de cœur que nous sommes amenés à discuter une nouvelle fois des mesures que nous devons prendre pour gérer cette crise. Mais nous devons le faire. Nous devons le faire en responsabilité afin d’avoir les moyens de faire face à cette crise, pour protéger la santé des Français, pour permettre à nos soignants de mener au mieux leur mission, pour permettre à la vie de continuer. Ne perdons pas de vue les responsabilités qui sont les nôtres.
Je vous remercie.