Mes chers collègues,
Préalablement à mon propos, je tiens à réaffirmer tout notre soutien au peuple ukrainien dans ce moment si difficile, avec une pensée très personnelle pour les habitant de la ville Brovary qui est jumelée avec la ville de Fontenay-sous-Bois sur ma circonscription.
Vous souvenez-vous du moment où vous avez entendu parler de ce virus ? Pour ma part je m’en souviens parfaitement, c’était un samedi de la fin du mois de janvier 2020. Je regardais un reportage sur la situation en Chine, sur ce virus dont nous ne savions pas grand-chose alors, sur la décision de ce pays de confiner entièrement plusieurs grandes métropoles. Je me souviens alors avoir éteint mon poste de télévision, glacé par les images que je venais de voir mais certain qu’une telle situation, si loin, ne pouvait pas arriver jusqu’à nous. La suite de l’histoire nous la connaissons. Ce virus terrible va se propager partout à travers le monde. Partout les mêmes réalités, de très nombreuses personnes décèdent sans que nous n’ayons alors de remède, de masques ou de vaccins. Nos hôpitaux se retrouvent submergés, la situation devient dramatique dans nos maisons de retraite. De très nombreuses familles se retrouvent endeuillées et notre pays, comme tous les autres, se met à pleurer ses disparus face à une maladie qui nous terrorise par ses conséquences et ses zones d’ombre.
Dans ce climat de pandémie mondiale anxiogène, l’ensemble de nos personnels soignants est mobilisé. Ils sont au front, ils ne comptent pas leurs heures, ils prennent des risques au prix de leur vie pour sauver le plus de vies possibles. Leur courage et leur sens du devoir les honorent. Nous savons toutes et tous ce que nous leur devons. Chaque soir nous les avons acclamés à nos fenêtres, aujourd’hui et demain nous ne devrons pas les oublier. Je veux rendre ici hommage également à toutes celles et ceux qui occupent alors des postes dans lesquels on est directement confronté au risque de la contamination, nos forces de l’ordre et de sécurité, nos pompiers, nos agents de propreté, nos commerçants de bouches. Nos militants associatifs aussi qui œuvrent dans les associations de solidarité.
Nous ne devons pas oublier ces moments de sidération que nous avons connus alors. Face à l’adversité, nous avons dû prendre des décisions urgentes et radicales pour protéger la santé des Français, pour freiner le plus possible l’épidémie. Le 16 mars 2020 le Président de la République annonçait ainsi le premier confinement de l’ensemble de notre pays et dans la foulée nous créions dans un esprit de concorde un cadre juridique permettant au gouvernement de se doter des outils pour gérer la crise à laquelle nous étions confrontés. Nous créions le régime juridique de l’état d’urgence sanitaire.
Depuis, cette crise sanitaire est toujours une réalité. Elle a exigé de notre part une capacité à nous adapter et à agir avec un triple objectif permanent : protéger la santé des Français, protéger notre économie pour assurer sa relance le moment venu, garantir la continuité du fonctionnement de nos institutions et de notre démocratie. Les décisions que nous avons prises nous les avons toujours prises avec responsabilité et courage. Nous les avons toujours prises ici, dans cet hémicycle où nous aurons été amenés à légiférer à 12 reprises sur les différents cadres juridiques et les outils nous permettant de gérer cette crise sanitaire.
Les décisions que nous avons prises, longtemps, peut-être, nous nous questionnerons sur leur bien fondé. Mais toujours, nous les assumerons. Ces mesures nous ont permis de sauver des dizaines de milliers de vie en freinant considérablement l’épidémie à travers les confinements d’abord, puis à travers la campagne vaccinale qui est une grande réussite dans notre pays. Ces mesures nous ont permis de protéger nos entreprises et nos salariés à travers les prêts garantis par l’État, le fonds de solidarité, le chômage partiel, notamment. Ces mesures nous ont permis de maintenir les écoles ouvertes durant la quasi-totalité de cette crise et de retrouver une vie sociale dès que cela fut possible. Ces mesures nous les avons toujours prises en travaillant par ailleurs à la construction de l’avenir à travers le plan de relance et l’investissement dans notre modèle social, notamment avec le Ségur de la santé.
Oui, depuis le début de cette crise, nous avons par moment tâtonné, parfois nous nous sommes même peut-être trompés. Nous devons aux Français cette humilité. Mais, toujours, nous avons agi pour protéger leur santé et permettre à la vie de continuer. De cette crise, lorsqu’elle sera derrière nous, ce qui n’est malheureusement pas encore totalement le cas, tous les enseignements devront être tirés. Nous devrons nous doter d’un régime pérenne de gestion des crises sanitaires afin de ne jamais plus revivre l’effroi des débuts, du moment où l’on est pris par surprise par une maladie nouvelle. Hier nous ne savions pas, aujourd’hui nous sommes prévenus.
Nous devons continuer à investir massivement dans la modernisation de notre système hospitalier public et revaloriser les carrières des métiers dits essentiels qui, bien trop souvent, sont sous-valorisés.
Nous devrons également tirer tous les enseignements des attaques incessantes que nous aurons subies envers nos institutions et notre modèle démocratique tout au long de cette crise de la part de mouvements extrémistes et complotistes. Des attaques que nous n’aurons de cesse de condamner et de combattre mais que nous devons également comprendre pour mieux protéger notre société.
Depuis le début de cette crise sanitaire, jamais la majorité présidentielle n’aura fait défaut. Elle aura su assumer ses responsabilités. Tout comme les Françaises et les Français. Au moment de conclure, c’est d’ailleurs à nos concitoyennes et concitoyens que je pense. Exemplaires dans cette épreuve, je tiens à saluer leur engagement et leur capacité à rester solidaires durant toute cette période.
Ensemble nous avons tenus bon, et ensemble nous devons désormais préparer l’avenir de notre pays.
Je vous remercie.