Le lundi 28 février, j’organisais en collaboration avec le Planning familial et le Forum parlementaire européen (EPF), un évènement sur « Les Droits sexuels et reproductifs, un enjeu d’égalité, d’émancipation et de démocratie en Europe ». La présidence française au Conseil de l’Union européenne représente une véritable opportunité de concrétiser notre diplomatie féministe et de renouveler l’engagement dans nos valeurs en faisant de l’égalité de genre et des droits sexuels, l’une des priorités de son mandat. Le Président Emmanuel Macron a déjà eu l’occasion de réaffirmer l’importance de ces droits en proposant d’inscrire le droit à l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l’Union.

Ces droits, précondition à l’égalité de genre et à la lutte contre les violences faites aux femmes le Parlement européen a lui aussi affirmé son soutien en votant la résolution de Fred Matic. Cet évènement avait pour but en ce début de mandature européenne, de sensibiliser et de nourrir les réflexions sur l’avenir de l’Europe. Organisé autour de deux tables rondes, la première était consacrée à la reconnaissance de ces droits et de la santé sexuelle et reproductive. Nous avions l’honneur d’accueillir le Secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes, Clément Beaune et Wanda Nowicka, députée polonaise membre de la délégation aux droits des femmes. Neil Datta, président d’EPF a quant à lui, orienté ses propos sur les mouvements « anti-genres » de plus en plus présents et une augmentation significative depuis 10 ans.

La seconde, plus axée sur l’avortement en France avec Albane Gaillot, rapporteur de la loi relative à l’amélioration ce droit, la lutte contre les violences basées sur le genre et l’éducation à la sexualité. Une jeune militante du Planning familial et Anna Matteoli nous ont parlé des obligations législatives liées à la sensibilisation et à l’information de la sexualité. Depuis un an en Pologne, seules environ 300 femmes ont un accès à une IVG légale. Urszula Grycuk nous a rappelé l’importance des soutiens politiques et financiers qui leurs permettent d’avoir une visibilité dans leur pays. Il n’est pas normal qu’au sein de l’Union européenne, des femmes meurent d’un avortement pratiqué dans la clandestinité.

Pour finir, Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes est venue conclure notre évènement. Nous avons alors pu lui remettre l’ensemble des propositions faites par les panélistes mais également par les participants, essentiellement composées de femmes. La société civile est investie et nous légiférons à ses côtés. Je remercie les équipes du Planning Familial et d’EPF pour l’organisation de ce colloque ainsi que pour leur engagement au quotidien pour la reconnaissance et l’effectivité de l’ensemble des droits des femmes.

Retrouver le déroulé de l’évènement complet via ce lien.

A la suite de cet événement, le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes a analysé les propositions :

• Intégration du droit à l’avortement dans la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne
• Appliquer les cours d’éducation à la vie relationnelle, sexuelle et affective
• Promouvoir le Pacte Simone Veil et le faire appliquer
• Faire adhérer l’Union européenne à la Convention d’Istanbul
• L’adhésion doit se faire à la majorité qualifiée à la place de l’accord commun
• Lutter contre la précarité menstruelle
• Pénalisation juridique des propos sexistes
• Lancer une politique de recherche et de développement sur la contraception masculine
• Reconnaitre le refus d’accès à l’IVG comme une violence de genre
• Intégrer les personnes transgenres et LGBTQIA+ dans les réflexions sur les droits sexuels et reproductifs
• Un milliard d’euros pour la lutte contre les violences
• Encourager et contribuer à des échanges de bons pratiques entre les états membres sur les droits sexuels et reproductifs
• Inclure les crimes et les discours haineux dans les traités européens