Depuis deux décennies, une partie des recettes de la taxe sur les transactions financières (TTF) et de la taxe sur les billets d’avion (TSBA) a été fléchée pour financer la lutte contre les inégalités mondiales, les pandémies, le changement climatique et les défis éducatifs. Leur création et leur affectation à la solidarité internationale s’appuient sur une vision politique claire, portée par quatre présidents de la République :
Or, sous couvert d’une interprétation contestable des règles budgétaires issues de la LOLF, une réforme récente a mis fin à l’affectation directe des produits de ces taxes au Fonds de solidarité pour le développement (FSD). Cette rupture affaiblit un mécanisme stratégique, reconnu internationalement, et remet en cause un consensus républicain ancien autour d’un financement innovant, pérenne et solidaire.
Dans un contexte international marqué par les reculs démocratiques et la montée des idéologies de repli, cette proposition de loi organique est un acte fort : celui de préserver une ambition française en matière de diplomatie solidaire et de justice globale. Elle réaffirme notre attachement à l’affectation de ces ressources à des instruments multilatéraux essentiels, tels que le Fonds mondial, Unitaid, l’IFFIm, le Fonds Vert, ou le Partenariat mondial pour l’éducation.
En déposant ce texte, travaillé avec une coalition d’ONG, dont Action santé mondiale, Coordination Sud, Aides, ONE, UNICEF, nous répondons à une exigence de cohérence politique, morale et stratégique. La solidarité internationale ne peut être une variable d’ajustement idéologique ou budgétaire. Elle est un pilier de notre action extérieure, un vecteur de paix et de stabilité, et une marque de l’universalité des valeurs républicaines.
Ci-après, le lien de la proposition de loi organique, consultable sur le site de l’Assemblée nationale : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/17/textes/l17b1349_proposition-loi.pdf