Edito mensuel #43

Janvier 2022

Comment commencer ces premières lignes de 2022 ? Au moment où nous continuons de vivre une crise sanitaire particulièrement virulente, je sais que chacune et chacun est marqué par cette épreuve qui est venue percuter nos vies, nos quotidiens, qui est venue briser des familles. Je ne peux commencer cette année 2022 sans saluer l’engagement de tous dans ce combat que nous menons depuis maintenant près de deux ans contre le COVID, et en premier lieu nos personnels soignants bien entendu, un combat qui nous permet aujourd’hui de continuer à vivre une vie à peu près normale malgré les contraintes sanitaires. Cette crise est une épreuve et elle nous affecte toutes et à tous. Mais nous allons réussir à la surmonter ensemble. Merci à toutes et à tous.

Je ne peux commencer cette année 2022 sans exprimer un regret ensuite, celui de voir notre pays s’enfermer dans cette période de crise dans ses passions les plus conservatrices et les plus tristes. Nous ne sommes pas la première génération à devoir affronter une crise, quelle que soit sa nature d’ailleurs. Et nous ne serons pas la dernière. Les périodes de crise sont toujours des moments propices au développement des thèses les plus haineuses et complotistes, les thèses de celles et ceux qui à l’action et de la préparation de l’avenir préfèrent la recherche du bouc-émissaire ou du coupable. Notre vie sociale et démocratique ne peut aujourd’hui se laisser aller à la dérive, emportée par celles et ceux qui voudraient nous enfermer dans les mythes d’une France d’autrefois qui était meilleure ou dans des débats exclusifs et sans fin sur le sécurité et l’immigration. Je suis effaré par la place qu’occupe les idées conservatrices et d’extrême-droite actuellement dans le paysage médiatique. Nous devons réagir, les combattre et reprendre le chemin du progrès et de la solidarité. De cette période de crise tirons l’énergie pour aller de l’avant et non pour nous replier sur nous-même !

Je ne peux commencer cette année 2022 sans exprimer un souhait, celui de voir notre société retrouver l’optimisme et l’audace de sortir des carcans de son passé pour aborder les vrais sujets sur lesquelles elle doit débattre et faire des choix.

Comment réussir le défi de la transition écologique ? Comment passer des discours aux décisions, et des décisions aux actes concrets ? Comment réindustrialiser nos territoires, c’est-à-dire construire de nouveau en France les produits que nous consommons et dont nous avons besoin ? Comment lutter contre les inégalités sociales et territoriales ? Comment assurer à chaque enfant qu’il puisse avoir un futur, son futur, dans notre pays ? Comment protéger notre modèle social tout en le modernisant et en faisant de nouveau une fierté nationale ? Comment continuer notre chemin pour sortir de la société patriarcale qui est la nôtre et renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes ? Comment continuer le combat pour les droits réels davantage que pour les droits formels ? Tant de sujets qui méritent notre attention particulière et qui doivent animer nos discussions et nos débats.

Je ne peux commencer cette année 2022 sans exprimer une demande, celle que nous construisions collectivement une société de l’engagement réel, c’est-à-dire de l’engagement bienveillant et volontaire tourné vers l’autre et la recherche de l’intérêt général. Il nous faut sortir de la culture des réseaux sociaux de l’immédiateté, du selfie permanent, du tweet qui va bien pour seule action. Il nous faut arrêter de nous contenter d’être bien trop souvent spectateur, simple critique ou défenseur d’intérêts personnels. Il nous faut toutes et tous prendre conscience de la réalité démocratique et sociale dans laquelle nous vivons, celle d’un pays où les élections sont libres et régulières, où les associations, partis politiques et syndicats sont nombreux et divers. Il nous faut nous rappeler que nous avons toutes et tous la possibilité de nous engager pour la vie de notre pays et de notre société au quotidien. Il s’agit là d’une responsabilité collective majeure. Nous devons sortir de la société de la consommation, du sondage, du commentaire pour entrer dans celle de l’engagement.

Je ne peux commencer cette année 2022 sans vous exposer une envie, celle que nous continuions à développer fortement la pratique du vélo au quotidien dans tous nos territoires afin que nous sortions de la société du “tout bagnole”, afin que nous luttions contre la pollution atmosphérique et la pollution sonore, afin que nous apaisions nos villes et remettions l’humain au cœur de nos rues. Et puis le vélo c’est bon pour la santé et c’est une solution de déplacement peu onéreuse, un avantage à prendre en compte dans cette période de crise énergétique que nous vivons. C’est aussi un magnifique outil d’indépendance et de liberté. D’autres pays avant nous ont fait le choix de développer une réelle culture cyclable. Je suis certain que notre pays peut prendre ce virage à condition de développer les infrastructures nécessaires et de permettre à chacun d’accéder à ce moyen de déplacement agréable et efficace.

Enfin, je ne peux commencer l’année 2022 sans vous partager un rêve, celui de l’approfondissement de la construction de notre Union européenne. L’Europe est une chance et une fabuleuse espérance. Synonyme de paix pour les uns, de liberté pour les autres, elle doit aujourd’hui devenir plus qu’un espace d’échanges, un espace de progrès partagé et de souveraineté. Au moment où la France prend la présidence de l’Union européenne pour les six prochains mois, je ne peux que souhaiter que nous profitions de cette période pour parler d’Europe dans tous nos territoires, dans tous nos espaces de débats et d’échanges. L’Europe est la clé de voute de notre avenir, nous devons nous en saisir et nous y investir en tant que citoyen-acteur là aussi.

Et vous, quelles sont les lignes par lesquelles vous souhaitez commencer cette nouvelle année ? A toutes et à tous, je vous souhaite une belle et heureuse année 2022, qu’elle soit pour vous et vos proches source de bonheur, de projets, de rencontres, d’échanges et d’engagement !