“La préservation de la vie et de la santé publique : tel est l’objectif suprême au nom duquel notre pays a instauré l’Aide Médicale d’État.
Cette aide médicale ouverte aux étrangers et demandeurs d’asile dans l’intervalle de la régularisation de leur droit au séjour fait l’honneur de la France en ce qu’elle priorise les valeurs humanistes de notre société. Sans céder aux sirènes simplistes de l’extrême droite et de la droite extrême qui se focalisent sur la dépense publique générée par l’AME, alors que son impact objectif sur les finances nationales est très marginal.
Il est ainsi regrettable que la proposition de résolution qui prétend dénoncer un « dérapage du coût pour l’État de la couverture santé des étrangers » s’inscrive dans cette rhétorique délétère qui consiste à corréler nos politiques de protection médicale aux exagérations alarmistes du coût de la politique migratoire : La vie, la santé, ça ne se marchande pas !
Jamais remise en cause dans ses fondements par les gouvernements successifs, mises à part quelques tentatives de fortes restrictions corrigées par l’alternance politique, l’AME s’inscrit pleinement dans le respect des engagements internationaux de la France ainsi que de la législation européenne qui restreint les possibilités pour les États de distinguer entre étrangers et nationaux en matière de protection sociale.
Certes la gestion peut être améliorée, comme dans tout dispositif administratif ou juridique qui révèle dans sa pratique certaines aspérités ; mais l’exigence d’un perfectionnement du système de l’AME ne doit pas entrainer dans son sillage une remise en cause de ce qui fait sa raison d’être : la protection des plus vulnérables d’entre nous.
Rappelons en effet que l’AME est conçue pour répondre aux besoins de santé de ces patients souvent fragiles, participant ainsi fondamentalement à notre protection à tous au titre de la prévention en matière de santé publique, notamment pour les maladies contagieuses. Elle se distingue déjà de ce qui fait le droit commun de la protection médicale puisque certaines prestations restent inaccessibles dans le cadre de l’AME ; à titre d’exemple : alors qu’un titulaire de la Complémentaire santé solidaire voit ses frais d’optique, de prothèses dentaires et de prothèses auditives intégralement pris en charge, elles ne sont prises en charge, pour le titulaire de l’AME, qu’à hauteur de la part obligatoire de la Sécurité sociale, qui est, nous le savons tous, bien en deçà du coût réel.
Revoir les modalités de gestion de l’AME : oui, dans le but exclusif d’éviter les abus qui peuvent exister ! Mais remettre en cause sa légitimité : non ! L’AME est le système de protection de ceux qui n’ont rien d’autre que notre humanité pour se soigner.”
Tribune sur le site de l’Opinion à ce lien.
Signataires :
Nadia Hai, députée Renaissance de la 7ème circonscription des Yvelines
Stella Dupont, députée apparentée Renaissance de la 2ème circonscription de Maine-et-Loire
Fanta Berete, députée Renaissance de la 12ème circonscription de Paris
Belkhir Belhaddad, député Renaissance de la 1ère circonscription de Moselle
Benoît Bordat, député apparenté Renaissance de la 2e circonscription de la Côte-d’Or
Stéphane Buchou, député Renaissance de la 3ème circonscription de la Vendée
Céline Calvez, députée Renaissance de la 5e circonscription des Hauts-de-Seine
Lionel Causse, député Renaissance de la 2e circonscription des Landes
Thomas Cazenave, député Renaissance de la 1ère circonscription de Gironde
Mireille Clapot, députée apparentée Renaissance de la 1ère circonscription de la Drôme
Fabienne Colboc, députée Renaissance de la 4ème circonscription de l’Indre-et-Loire
Sophie Errante, députée Renaissance de la 10ème circonscription de Loire-Atlantique
Raphaël Gérard, député Renaissance de la 4ème circonscription de la Charente-Maritime
Olga Givernet, députée Renaissance de la 3ème circonscription de l’Ain
Guillaume Gouffier-Valente, député Renaissance de la 6ème circonscription du Val-de-Marne
Fabrice Le Vigoureux, député Renaissance de la 1ère circonscription du Calvados
Brigitte Liso, députée Renaissance de la 4ème circonscription du Nord
Christophe Marion, député Renaissance de la 3ème circonscription du Loir-et-Cher
Patrice Perrot, député Renaissance de la 2ème circonscription de la Nièvre
Claire Pitollat, députée Renaissance de la 2ème circonscription des Bouches-du-Rhône
Barbara Pompili, députée apparentée Renaissance de la 2ème circonscription de la Somme
Jean-Pierre Pont, député Renaissance de la 5ème circonscription du Pas-de-Calais
Cécile Rilhac, députée apparentée Renaissance de la 3ème circonscription du Val-d’Oise
Marie-Pierre Rixain, députée Renaissance de la 4ème circonscription de l’Essonne
Stéphane Travert, député Renaissance de la 3ème circonscription de la Manche
Guillaume Vuilletet, député Renaissance de la 2ème circonscription du Val-d’Oise
Jean-Marc Zulesi, député Renaissance de la 8ème circonscription des Bouches-du-Rhône