L’utilisation de plateformes numériques facilite une prolifération massive et accélérée de contenus contraires aux droits et libertés de toutes et tous, qui sous-tendent le vivre ensemble et par-là le bon fonctionnement de notre société. Règlementer les contenus sur internet est tout aussi indispensable que dans l’espace public.
Laetitia Avia, députée de Paris (XIIème et XXème arrondissements), a porté cette proposition de loi en 2019 pour lutter contre la prolifération des contenus à caractère haineux sur le Web. Les travaux préparatoires de cette loi ont fait l’objet d’une consultation citoyenne qui a recueilli 1 415 contributions. Cette loi propose de renforcer les dispositifs de droit pénal existants, en particulier ceux visant les auteurs des contenus, afin de responsabiliser davantage les plateformes numériques dans la lutte contre la propagation des discours de haine sur Internet.
Voici mon intervention en séance lors des explication de vote sur la motion de censure de la France insoumise :
Pendant le confinement il y a eu une nette augmentation des contenus haineux. Notre vie sociale était pendant cette période très tournée vers les réseaux sociaux, en raison du confinement et cela risque de le rester avec la période de déconfinement progressif.
Les opérateurs constituent, certes, des formidables outils de partage de convivialité et de sociabilité, ce qui était indispensable dans cette période où la distanciation sociale était la norme. Mais il suffit de quelques instants passés sur Twitter, Youtube ou Facebook, pour y croiser des provocations à la haine raciale, des injures homophobes, sexistes ou antisémites. Les contenus haineux sur internet ont également des conséquences sur les personnes visées.
Le caractère virtuel des échanges facilite la propagation des contenus contraires à nos droits et libertés. Une réglementation ambitieuse à ce sujet, à la hauteur des enjeux et des technologies numériques disponibles de nos jours, était plus que nécessaire. Par ailleurs, les humiliations et / ou les contenus à caractère intime rendus publics (revenge porn ou fisha) ont des vrais effets sur la vie des individus concernés ; ils aboutissent à des tentatives de suicides en hausse chez les jeunes, des troubles psychologiques que sont bien réels. Ce qui n’est pas acceptable dans l’espace public ne peut pas l’être sur internet.