Un moment solennel important qui a permis au Président d’expliquer le sens de notre action et notre détermination à aller au bout de notre projet émancipateur et de transformation de notre pays. Un moment de débats également, n’en déplaise à certains, aux mauvaises langues et aux populistes, où chaque groupe politique a pu exprimer sa position.
Je ne commenterai pas ici les propos des autres groupes qui leur appartiennent, même si je regrette une tendance à la démagogie de plus en plus forte, faute de programme et de vision pour l’avenir de la France. Je souhaite au contraire évoquer ce qui est ressorti du discours prononcé par le Président de la République, ce qui me permet de revenir quelques instants sur le « projet français » que nous portons et qui met en cohérence l’année écoulée avec les quatre à venir : une économie forte et une société solidaire pour faire à nouveau de la France une grande puissance.
Tout d’abord, l’année écoulée a été l’année des engagements tenus : l’investissement est reparti, le scandale du tirage au sort à l’université a été réglé avec la mise en place de la réforme Parcoursup, l’école a retrouvé sa place, l’état d’urgence a été levé tout en renforçant notre arsenal juridique contre le terrorisme, la rémunération du travail a été améliorée, les blocages du marché du travail ont été levés, la SNCF a été sauvée, les finances publiques ont été rétablies pour la première fois depuis plus de dix ans, et le projet de construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes a été abandonné.
D’une part, nous mettons tout en œuvre pour renforcer notre économie grâce à la reprise de l’investissement, à l’allégement des normes et au développement du dialogue social. Nous devons apprendre à faire confiance aux acteurs de la société et sortir d’une société totalement administrée et centralisatrice. En outre le Président de la République a rappelé une règle simple : pour qu’il y ait un gâteau à partager, il faut d’abord qu’il y ait un gâteau. Il est absurde de prétendre qu’aider les entreprises revient à aider les riches : c’est tous les Français que nous aidons en consolidant notre économie.
D’autre part, nous portons un projet de société qui s’attaque aux inégalités de destin car ce sont elles qui sont le plus scandaleuses en France : « que ce ne soient plus la naissance, la chance ou les réseaux qui commandent la situation sociale, mais les talents, l’effort et le mérite ! ». L’éducation est « le combat de notre siècle » pour permettre ensuite l’émancipation par le travail. Tout est dit. Nous devons sortir de l’immobilisme béat et de nouveau nous atteler à la construction d’une société de l’émancipation juste.
Pour y arriver, plus que jamais, nous allons poursuivre notre action. D’abord, le Président de la République a annoncé qu’il recevra les partenaires sociaux (dès juillet) pour partager avec eux l’agenda des prochaines réformes ainsi que les 100 plus grosses entreprises françaises afin de leur demander de s’engager pour l’apprentissage, l’emploi des jeunes et le développement de leur activité dans les territoires délaissés. Au passage, c’est cela la méthode de notre action. Un échange sincère, responsable et mobilisateur avec l’ensemble des acteurs. Car nous sommes toutes et tous concernés par la préparation des années à venir et cela implique que nous sortions de nos zones de conforts.
Le Président a par ailleurs fixé la priorité des travaux que nous mènerons au cours de la prochaine année, la construction de l’Etat-Providence du XXIème siècle. Il devra être plus universel : pour mieux couvrir les risques de chômage de chacun indépendamment de son statut, mieux protéger (le passage en retraite ; pour les titulaires de carrières hachées, il en a profité pour tordre définitivement le cou à la fake news sur les pensions de réversion). Il devra être plus plus efficace : reste charge zéro et transformation de l’offre de soins sur le territoire à l’automne. Il devra être plus protecteur des plus fragiles (les enfants ; les plus pauvres ; les plus âgés). Ce chantier est colossal et, là aussi, nous devrons être mobilisés pour être à la hauteur des changements. Il ne s’agira pas d’être dans d’incessantes polémiques, mais dans la co-construction utile.
Pour y arriver, nous devrons également être lucides quant à la poursuite de la restauration de l’ordre républicain. Cela passe par le renforcement de la sécurité dans tous nos territoires. C’est pour cette raison que nous avons renforcé les moyens des forces de l’ordre, que 10 000 policiers et gendarmes seront recrutés et formés d’ici à la fin de ce quinquennat, et que nous réformerons dans les mois qui viennent la procédure pénale. C’est, avec l’ensemble des acteurs concernés, le renforcement de la lutte contre les violences sexuelles et sexistes – le projet de loi porté par Marlène Schiappa sera définitivement adopté d’ici quelques semaines. Cela passe aussi par la mise en place du Service national universel qui sera présenté d’ici la fin de l’année. C’est en connaissant mieux son compatriote que jamais peut-être on n’aurait croisé autrement, qu’on se met en mesure de le comprendre mieux, de le respecter et de sentir ce lien invisible qui fait la communauté de destin d’une nation.
Tel est le principal objectif poursuivi par ce projet de service national universel. Enfin, d’ici à l’automne, le Président de la République donnera à l’Islam « un cadre et des règles garantissant qu’il s’exercera partout de manière conforme aux lois de la République. Nous le ferons avec les Français dont c’est la confession et avec leurs représentants ».
Beaucoup des projets ont été menés, tant d’autres sont devant nous. Et, enfin, dans les mois qui viennent, à aucun nous ne devrons perdre de vue que l’échéance des élections européennes de 2019 sera un tournant.